Edition. Simone Paulin : « Nous sommes tous des êtres en devenir »

Autobiographie de Simone Paulin, thérapeute, militante culturelle, Femme blanche dans habitation hantée est l’histoire – peu banale – de sa vie de Niçoise d’origine sicilienne, installée en Guadeloupe.

Publié en septembre 2023, aux éditions Mahury, le livre autobiographique de Simone Paulin, est une histoire d’amour, d’abord, et une histoire de vie, surtout, en Guadeloupe. Un territoire qu’elle découvre il y a plus de 50 ans aux bras de son époux, Claude Paulin. Celui pour qui elle a tourné le dos à une carrière de chanteuse professionnelle avec Eddie Barclay. Un choix qui scellera son destin : 52 ans plus tard, Simone Paulin a totalement adopté la Guadeloupe et inversement.

« Mon mari est né en Guadeloupe, mais en est parti à l’âge de 2 ans, raconte Simone Paulin. À l’époque, ses parents commençaient à installer des magasins d’alimentation et ceux qui avaient pignon sur rue dans le secteur leur ont barré la route ! Ils ne supportaient pas que des mulâtres, la famille de mon mari, puissent les concurrencer. Moi qui ne connaissais rien de la Guadeloupe, j’ai découvert ses communautés, l’histoire de mon mari avec ses souffrances… C’est vraiment injuste. »

Birmingham, un refuge pour les artistes

Chanteuse, comédienne, thérapeute, militante culturelle d’une grande bienveillance, Simone Paulin a apporté fidèlement et à sa façon, sa contribution au territoire. Le Domaine de Birmingham, à Baie-Mahault, a été à la fois un refuge pour beaucoup d’artistes, une résidence de création, un espace de restitution de spectacles, d’ateliers pour le jeune public, de rencontres… Au Domaine de Birmingham, des rêves ont pris forme, de nombreux artistes ont pris leur envol.

C’est tout cela, et plus encore, que relate Simone Paulin, notamment des faits extraordinaires dont elle a fait l’expérience dans ce lieu habité… « Il m’est arrivé plein de choses très étranges dans cette maison très particulière, confie l’auteure. Il y a des mémoires ancestrales, des entités magnifiques dans ce lieu ! Très peu de personnes s’y sentent bien, à part les artistes. »

Femme blanche dans habitation hantée, c’est aussi un regard sur la Guadeloupe. Une société où cohabitent plusieurs communautés. En toile de fond, un passé avec lequel elle n’a pas encore fait la paix.

« Apporter une ouverture de conscience sur nos différences »

« On parle beaucoup de la différence de couleurs, mais il s’agit plus d’une différence sociale, selon moi, explique Simone Paulin. On ne se rend pas compte à quel point le manque de culture, d’instruction, la méconnaissance, l’ignorance ne permettent pas d’avoir un discours, une vision… Or, en Guadeloupe, nous avons tout pour vivre en paix. Nous sommes tous des êtres en devenir. Avec mon expérience que je partage, je veux apporter une ouverture de conscience sur nos différences pour permettre à l’amour de triompher et éviter l’enfermement, les dérapages fascistes qu’on observe aujourd’hui. »  

Présenté dans l’Hexagone à sa sortie, le livre de Simone Paulin a fait l’objet d’une soirée spéciale dans son habitation à Baie-Mahault, en avril. Le premier café littéraire consacré à Femme blanche dans habitation hantée se déroulera jeudi 31 octobre, à L’Arawak (Le Gosier).

Dans les prochains mois, Simone Paulin retrouvera le chemin du théâtre. Pour une présentation d’un extrait de son livre à des lycéens. L’occasion d’échanger sur le vire-ensemble. En 2025, elle sera avec son amie Firmine Richard pour une reprise de La Faute à la vie, pièce de théâtre écrite pour elles par Maryse Condé.

Cécilia Larney

Le Gosier, hôtel Arawak. Jeudi 31 octobre, à 18 h 30. Réservations (cliquer sur le lien).

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