Ceux qui s’intéressent à l’Histoire apprécieront ce document de 1825 : le fameux rapport du baron de Mackau déterminant le contexte et le montant (150 millions de francs-or) qu’Haïti devra verser à la France.
La publication du rapport Mackau apporte un éclairage de première importance au débat, souvent très polémique, relatif à la « dette de l’indépendance » imposée à Haïti par l’ancienne métropole.
Un débat qui a notamment ressurgi à l’occasion du tragique séisme qui a détruit Port-au-Prince en janvier 2010 et, plus récemment, dans le contexte de la crise politique actuelle en Haïti, sur fond de corruption et de détournement massif de capitaux.
Une analyse approfondie
« Pour la première fois, le rapport rédigé par le baron de Mackau, envoyé spécial de Charles X en Haïti afin de fixer le montant et les modalités de l’indemnité de 1825, est publié et analysé ici de façon approfondie, indique Thomas Piketty, chercheur en Sciences sociales, Directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales, qui signe la préface. Grâce aux passionnants chapitres qui composent cet ouvrage, on comprend mieux le contexte qui conduisit l’Etat monarchique français à imposer en 1825 à Haïti un véritable tribut de 150 millions de francs-or, dans le but de compenser les anciens propriétaires d’esclaves pour leur perte de propriété à la suite de la révolte de 1791 et de la proclamation d’indépendance de 1804. »
Cette fameuse « dette de l’indépendance haïtienne » est mise en perspective grâce à un appareil critique et aux articles que co-signent les auteurs de l’ouvrage : Marcel Dorigny, Jean-Marie Théodat, Gusti-Klara Gaillard et Jean-Claude Bruffaerts.
Haïti-France : les chaînes de la dette, une coédition de Maisonneuve & Larose et Hémisphères.