Economie. Pas de paquebots pour les Antilles françaises avant mi janvier

En 2017, la mer des Antilles a vu passer plus de 27 millions de voyageurs en croisière soit 45,9 % des croisiéristes du monde. 

En 2017, la Guadeloupe a reçu plus de 900 000 touristes dont 320 000 croisiéristes alors que la Martinique annonce en avoir accueilli 1,1 million dont 467 000 excursionnistes. 

Lors d’une réunion du Comité France Maritime (CFM), la terrible décision a été prise de n’organiser aucune escale de bateaux de croisière, avant le 15 janvier 2022, en Guadeloupe et en Martinique. 

On peut estimer que la saison 2021-2022 est morte pour la croisière (qui se termine en avril) et on peut être inquiets voire sceptiques pour les toutes prochaines années. 

Pourquoi ? Parce que les autres îles-Etats de la Caraïbe ont commencé de recevoir des paquebots, mettant en avant que le personnel touristique est vacciné. 

Même si, souvent, la population est loin d’être toute entière vaccinée et si la pandémie fait des ravages dans certains de ces pays. 

En fait, ce qu’offrent ces destinations c’est une bulle touristique protégée avec des interlocuteurs choisis et vaccinés. Ce qui s’adresse aux touristes nord-américains qui sont peu enclins à visiter les pays traversés et ne s’éloignent guère des paquebots. 

Les touristes européens adoptent depuis ces dernières années un comportement proche. Sauf les Français qui se répandent dans la ville ou prennent un taxi pour visiter des plages ou des sites.

Un choc économique

Avec 30% de la population en possession d’un schéma vaccinal complet, Martinique et Guadeloupe sont handicapés pour l’accueil de ces touristes frileux à se mêler à la population qui voient leur méfiance naturelle exacerbée. 

La croisière dans nos îles ?
Ce sont des escales, trois à six fois par semaine de novembre à mai. Ce sont aussi des paquebots qui ont choisi les ports de Guadeloupe et Martinique comme ports-base. 

Les paquebots sont basés à Pointe-à-Pitre et Fort-de-France en ce sens qu’ils y embarquent leurs passagers pour une croisière d’une semaine avant de les débarquer au même endroit. 

Ce qui induit du trafic aérien supplémentaire pour la destination, du travail pour des transporteurs routiers pour les transferts aéroport-port, des emplois de guides, porteurs, taxis, etc. 

De plus, Guadeloupéens et Martiniquais apprécient la croisière et sont près de 80 000 à la pratiquer chaque saison. 

Autant de travail pour les agences de voyages de ces deux départements qui réalisent la moitié de leur chiffre d’affaires avec cette clientèle. 

Enfin, et c’est la politique mise en place par le Comité du tourisme des îles de Guadeloupe et le Comité du tourisme de la Martinique avec les professionnels de ces deux places touristiques, il y a l’incitation des croisiéristes qui ont apprécié l’escale à profiter de leur passage en Guadeloupe pour le prolonger par une semaine en hôtel ou gîte avant de regagner l’Europe. 

L’impact de la crise sanitaire qui a tué les deux précédentes saisons de croisière risque de mettre à mort la croisière pour les Antilles françaises qui avaient mis 20 ans d’un travail acharné à faire de ces deux escales les moments magiques qu’attendent les amateurs de croisière. 

D’autant que les pays voisins ne feront aucun cadeau à ces destinations européennes concurrentes et que le lobbying sera fait pour détourner les compagnies maritimes de ces porrs-base qui les dérangeaient.

André-Jean VIDAL

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