Economie. Mis en accusation, GBH réplique : « Jamais notre probité n’a été mise en cause »

« Depuis quelques semaines, notre groupe fait l’objet d’une campagne de déstabilisation d’une ampleur sans précédent. Des chiffres fantaisistes sont avancés dans le débat public, à l’appui de démonstrations erronées et de conclusions fallacieuses. La vérité doit donc être rétablie », indique un communiqué de la direction générale du Groupe Bernard Hayot (GBH).

Que s’est-il passé pour que ce groupe martiniquais sorte de sa réserve ? Depuis septembre 2024, un mouvement de protestation contre la vie chère Outre-mer a été lancé en Martinique. Les protestataires accusent les commerces alimentaires de vendre les denrées entre 30 et 40% plus cher qu’en France continentale.

Les entreprises qui importent, stockent et distribuent les denrées et produits du quotidien sont accusées de faire d’énormes profits sur la vente de produits de consommation courante.

Parmi ces entreprises, le géant de la distribution, GBH, né en Martinique et présent dans toutes les régions d’Outre-mer, en Afrique et en Asie, sur 19 territoires, emploie 18 000 collaborateurs et a un chiffre d’affaires de 5 milliards d’euros.

GBH focalise toutes les critiques d’autant que cette société est accusée de ne pas publier ses comptes et bilans, contrairement à ce qu’impose la loi. Dans un communiqué, la direction générale de GBH réplique :

« Sur les accusations « d’opacité financière », le groupe GBH, comme 88% des entreprises Outre- mer et 71% des entreprises d’Ile-de-France, communiquait tous les ans ses comptes à l’administration fiscale ainsi qu’aux autorités en charge de la concurrence, mais pas au tribunal de commerce, en raison du risque d’exploitation de ces données par nos concurrents, sur des petits marchés insulaires.
Les mentalités sur ce sujet ont évolué, le groupe GBH aussi.
Les comptes de nos activités de distribution alimentaire ont été déposés au tribunal de commerce de Fort-de-France voici plusieurs mois. A la fin de l’année 2024, nous avons déposé nos comptes sociaux sur les 5 dernières années, puis nos comptes consolidés au mois de janvier 2025. Ce sera le cas tous les ans. »

GBH est aussi accusé de tuer toute concurrence : « Nous réfutons aussi toutes les accusations de « pratiques anti-concurrentielles », voire « d’étouffement de l’économie ».
La vérité, c’est que notre groupe est le plus contrôlé de tout l’outre-mer par les pouvoirs publics, sur le plan fiscal, sur le plan social, sur le plan du respect de la concurrence et même sur le plan de l’éthique : jamais notre probité n’a été mise en cause, pas plus que notre comportement sur les marchés sur lesquels nous opérons. »

Autre accusation que dément GBH, celle des marges trop importantes pratiquées dans ses commerces : « La concurrence est très vive outre-mer, singulièrement dans les secteurs de la grande-distribution et de l’automobile. Personne ne peut dire au consommateur dans quelle enseigne il doit se rendre pour faire ses courses ou pour acheter sa voiture. S’il se rend chez nous plutôt que chez nos concurrents, c’est parce que nous sommes moins chers, ou que nous lui offrons un service supérieur. Or il est impossible d’être moins cher tout en pratiquant des marges excessives : c’est une réalité commerciale de base. »

Pourquoi la vie est-elle chère aux Antilles ? GBH rappelle que tout est importé, de loin… et que tout cela coûte : « Le facteur principal de renchérissement du coût de la vie sont les frais d’acheminement des marchandises vers chaque territoire : c’est la logique même, puisqu’une grande partie de notre consommation est encore importée depuis un Hexagone situé à des milliers de kilomètres. »

GBH rappelle que le protocole signé le 16 octobre 2024 en Martinique, entre toutes les parties directement concernées, désigne les frais d’approche comme facteurs de prix élevés : « Les consommateurs veulent que les prix baissent et ils ont raison. Or, les prix ne baisseront pas en désignant, injustement, des bouc-émissaires trop commodes. Le protocole signé le 16 octobre 2024 en Martinique souligne, dès les premières phrases de son introduction, que l’essentiel du différentiel des prix entre l’Hexagone et la Martinique sont imputés aux frais d’approche. Le diagnostic est clairement posé, et c’est à ce sujet qu’il faut s’attaquer en priorité et en urgence, comme l’État s’y est engagé en signant le protocole du 16 octobre. »

Enfin, GBH se pare du manteau de la vertu pour déclarer : « Toutes les autorités qui nous contrôlent soulignent régulièrement que nous nous comportons correctement. Le travail de l’Autorité de la concurrence, des Directions départementales de la concurrence et de la répression des fraudes, des services fiscaux, doit désormais être respecté et préservé des ingérences médiatiques et politiques.
Nous restons à la disposition pleine et entière des autorités de contrôle, pour collaborer activement à toute instruction nous concernant ou concernant nos marchés. »

GBH affirme déposer « plainte contre X, dans les prochains jours, pour dénonciation calomnieuse. »

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