Economie. Les acteurs du tourisme veulent rencontrer MM. Darmanin et Le Maire

Le président du Comité UMIH Outre-mer, Nicolas Vion, a adressé le 6 juillet 2022 un courrier au préfet de Guadeloupe exprimant son incompréhension sur les « nouvelles et répétitives dans le temps mesures restrictives d’accès à la destination (Outre-mer) par voie aérienne. »

Le préfet a répondu le 7 juillet 2022. Sa réponse, apparemment, n’a pas satisfait l’UMIH qui prend à témoins les destinataires de la note — dont les élus des Outre-mer : « Vous apprécierez comme il se doit la réponse qui nous est faite, et dont nous pourrons nous entretenir, lors de notre prochaine réunion mensuelle, le 28 juillet prochain. Nous pourrions polémiquer et poursuivre la controverse, mais ce ne serait guère productif. »

Que s’est-il passé ? Le 30 juin 2022, le préfet de Guadeloupe a pris un arrêté, compte tenu de l’explosion de cas de Covid-19 dans l’Hexagone et Outre-mer, pour réglementer la circulation entre ces territoires.

En fait, comme il l’a dit à plusieurs reprises, il n’a fait que prolonger un précédent arrêté du 17 mai, qui applique strictement les mesures du décret du 1er juin 2021 prescrivant les mesures nécessaires à la gestion de la sortie de crise sanitaire. « Cet arrêté ne fait que reconduire ces mesures pour un mois », précise-t-il dans le courrier à l’UMIH. En rappelant son double souci : préserver la santé des citoyens et préserver l’économie locale.

Que répond l’UMIH dans la note ?

« Nous avons déjà eu à nous exprimer sur de nombreuses mesures inégalitaires prises dans le cadre de la crise sanitaire et qui ont conduit à une France à trois vitesses :

–  Celle des salariés de la fonction publique qui n’ont pas été mis en activité partielle, qui n’ont pas vécu de restrictions de revenus abondés par la mesure des 40 %

–  Celle des salariés du privé ramené à 70 % de leur salaire brut, soit environ 84 % du net,

–  Et la grande majorité qui n’a perçue aucune indemnisation en compensation des mesures administratives

Malgré une volonté affirmée d’Égalité et inscrite au frontispice de notre République, a été mise en place une France à trois vitesses :

–  La première continuant à rouler en toute insouciance économique à 100 km/heure,

–  La seconde à 70 km/heure,

–  La troisième, avec souffrances, se trainant sur place. »

Que demande l’UMIH ? Si les consultations faites avant la prise d’arrêté par le préfet ont été pertinentes.

Mais aussi les noms des membres de la représentation parlementaire de Guadeloupe consultés, préalablement à leur renouvellement, et leur approbation ou désapprobation relativement aux décisions exprimées dans l’arrêté préfectoral du 30 juin 2022, en tant que représentants élus de la Nation.

Mais aussi le point de vue exprimé par les représentants des exécutifs locaux, c’est à dire leur approbation ou désapprobation, relativement aux décisions exprimées dans l’arrêté préfectoral du 30 juin 2022.

« Compte tenu de la gravité des conséquences de tels arrêtés, nous regrettons en effet une absence de transparence, qui ne permet, ni de réellement mesurer le degré de soutien des représentants élus aux mesures adoptées, ni d’agir auprès de ces représentants pour leur soumettre les points de vue des représentants élus des organisations professionnelles », explique l’UMIH.

« M. le Préfet, formez-vous le projet de renouveler cette consultation, pour tenir compte de la représentation parlementaire modifiée au 19 juin 2022 ? », demande l’UMIH.

« Nous sommes donc conduits à faire le constat que la consultation réalisée par vos services le 27 avril 2022 s’affranchit de toute considération économique, et des conséquences sur les emplois et le pouvoir d’achat des Guadeloupéennes et Guadeloupéens. »

Et de citer les chiffres de l’activité touristique : « Le trafic passagers aérien de l’aéroport Pôle Caraïbes Guadeloupe était à fin avril 2022, depuis le 1er janvier 2022, en retrait de 34 % versus 2019, les chiffres d’affaires de l’hôtellerie étaient en moyenne, sur la même période, en retrait de plus de 55 %. »

« En raison des entraves à la circulation aérienne des voyageurs, la haute saison de nos industries touristiques a été très sensiblement amputée en 2020. Celles de 2021 et 2022 ont été totalement amputées : 3 années consécutives de sinistre difficilement supportables.

En pâtissent, les entreprises bien sûr, mais aussi les employés salariés du secteur productif privé, et donc le pouvoir d’achat de ces salariés et de leurs familles.

Cette situation n’est plus supportable. Pas plus que la reproduction des processus passés et présents d’élaboration de décisions unitalérales, dénuées de transparence et de participation des acteurs professionnels qui subissent des préjudices graves et répétés », constate-t-il.

Avant de conclure : « C’est pourquoi nous persévérons dans notre jugement : les restrictions d’accès en Guadeloupe auxquelles conduisent l’arrêté préfectoral numéro 2022–142 CAB/BSI du 30 juin 2022 auront selon nous deux conséquences graves :

–  D’une part, mettre en péril l’activité de moyenne saison (juillet et août 2022) pour l’économie Guadeloupéenne dans son ensemble, donc le pouvoir d’achat de la population,

– D’autre part, exposer les industries touristiques de la Guadeloupe et leurs salariés ou travailleurs indépendants à une quatrième année de sinistre ; en effet, les décisions en matière de réservation de séjours à effectuer au cours de la haute saison 2022-2023, seront prises en juillet et août 2022.

De sorte que l’arrêté du 30 juin 2022 risque d’affecter autant la saison d’été 2022, que la haute saison hivernale de 2023. »

Ces discussions sont à remettre dans leur contexte national : d’une part, les Français, qui constituent, en cette période, l’essentiel de la clientèle hôtelière et de gites, ne souhaitent pas — et ce sont divers sondages qui le précisent — prendre de longues vacances d’été, non plus que de s’éloigner de chez eux. Ils privilégieront les vacances en France.

Pourquoi ? Parce que la situation internationale, avec le renchérissement de l’essence, le coût des billets d’avion, le prix du gaz — ils vont se chauffer cet hiver — vient impacter leurs finances. Or, un séjour en Guadeloupe en famille a un prix non négligeable.

Les « touristes » qui assurent un rush à l’aéroport international Pôle Caraïbe sont essentiellement des Guadeloupéens de retour au pays qui vont habiter dans leur famille, au mieux, pour l’industrie touristique, dans des gites.

Quoiqu’il en soit, les membres de l’UMIH, Nicolas Vion, leur président, en tête, ont demandé à rencontrer Gérard Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, et Bruno Le maire, ministre de l’Economie. Et pas Jean-François Carenco, ministre délégué aux Outremer, qui les connaît bien pour avoir été préfet de Guadeloupe il y a vingt ans ? Ça tombe bien, MM. Darmanin et Carenco seront en Martinique et en Guadeloupe la semaine prochaine.

Facebook
Twitter
LinkedIn
WhatsApp
Email

Actualité

Politique

Economie

CULTURE

LES BONS PLANS​

KARIB'Archives

Rechercher un article par mot clé dans nos archives à partir de 2020

DERNIERES INFOS

LE TOP KARIB'INFO

Diapositive précédente
Diapositive suivante