Trois mois après le début de la crise en Nouvelle-Calédonie, le Caillou est au bord du gouffre. La Fédération des Entreprises des Outre-mer (FEDOM) s’est émue.
« En dépit des efforts importants réalisés par les administrations et les cabinets concernés, la situation reste très difficile sur le plan économique et social en Nouvelle-Calédonie. Sur le plan sécuritaire, la situation d’un retour à la normale n’est toujours pas constatée plus de 3 mois après le début de cette crise », expose la FEDOM.
« Et le pire est à venir, avec la fermeture désormais certaine de l’usine de nickel du Nord. Ce sont 1 200 salariés directs et 900 salariés indirects qui vont se retrouver au chômage.
Au total, ce sont environ 25 000 salariés qui vont être touchés par le chômage, total ou partiel, soit plus du tiers des 68 000 personnes employées par le secteur privé sur le Caillou (qui compte 270 000 habitants).
Le Caillou a perdu en trois mois entre 20% et 30% de son PIB ! Il faut mesurer l’ampleur de l’effondrement : lors de la crise de 2009, la Guadeloupe avait perdu environ 6,5 % de son PIB. Elle mit ensuite environ 10 ans à s’en remettre.
Dans un tel contexte, et alors que pointe un risque majeur de crise de liquidités, il est incompréhensible par exemple que seuls 10% environ des indemnités d’assurance aient été versées à date !
A ceci s’ajoutent les renégociations forcées des contrats pour l’avenir, afin de faire supprimer les garanties anti-émeutes.
Bruno Le Maire avait pourtant pris des engagements forts sur le sujet des assurances dés le début de la crise. En toile de fond, c’est aussi la question des garanties en matière de réassurance qui est posée.
Par ailleurs, la question de la prolongation – avec des critères probablement un peu plus souples – des aides d’urgence de l’Etat (fonds de solidarité notamment) est posée pour le mois d’août.
Sur le processus de reconstruction, la FEDOM apportera tout le relais et le soutien nécessaire aux organisations économiques de Nouvelle-Calédonie, au premier rang desquelles le MEDEF et les trois chambres consulaires, notamment dans les débats à venir sur les prochaines lois de finances. »