Economie. Faut-il craindre la guerre en Ukraine ?

Depuis le 24 février, où la guerre contre l’Ukraine a été officiellement engagée par l’armée russe, les principales places de marchés dans le monde ont plongé, pour s’enliser dans le rouge.

Depuis les attaques russes contre l’Ukraine, le cours du pétrole a explosé, dépassant la barre fatidique des 100 dollars, suivi à la hausse par les principales matières premières. Ainsi, à peine sorti de deux années de crise du Covid, les économies globales sont de nouveau menacées sur le court et le moyen termes.

La guerre en Ukraine et son lot de sanctions contre la Russie font de nouveau craindre le pire pour les semaines, voire les mois à venir, dans un contexte global déjà lié à la récession. Dans ce schéma de confrontations entre l’Occident et la Russie, l’impact des décisions prises pourrait de nouveau bousculer nos sensibles et petites économies insulaires.

Le climat des affaires en baisse depuis 2020  en Martinique

« A partir de l’année 2020, le climat des affaires en Martinique a connu sa plus forte baisse depuis les événements de 2009 », signale l‘Institut d’Emission des Départements d’Outre-Mer (IEDOM – Synthèse annuelle 2020). En Martinique, le tissu économique global a été largement impacté par la crise sanitaire.

« Au plus fort de la crise, selon la synthèse annuelle 2020 de l’Institut d’Emission des Départements d’Outre-Mer, ce qui coïncide au premier confinement, la baisse d’activité a atteint -20% et prélevé 3 points au Produit Intérieur Brut ».

Prévisions à la baisse

L’IEDOM précise encore que, marqué par le début de la crise sanitaire, le secteur du commerce, en particulier celui des véhicules, a connu une baisse de -28%, celui du tourisme, de -42%. Alors que le ton était à l’optimisme en 2019 : « Après trois années de baisse, l’indicateur du climat des affaires s’est significativement redressé et élevé tout au long de l’année au-dessus de sa moyenne de long terme, suggérant un franc regain d’optimisme parmi les chefs d’entreprise. Cet optimisme se reflète singulièrement dans leurs prévisions d’investissement qui ont atteint des niveaux record [Synthèse annuelle 2019] ».

Avec un début d’année 2022 marquée par la guerre en Ukraine, une année 2021 par la crise sanitaire, les prédictions et prévisions sont de nouveau à la baisse.

Les aides de l’Etat pour soutenir l’économie

Pour autant, toujours d’après l’IEDOM, l’économie martiniquaise a tenu le coup face à la crise sanitaire, grâce notamment à des dispositifs d’aide de l’Etat qui ont permis de limiter la dégradation, comme au niveau du marché de l’emploi. Pour cette année 2022, les nouvelles sont là encore bonnes, le soutien de l’Etat est manifeste. Le fonds de solidarité qui soutient les entreprises particulièrement impactées par la crise sanitaire de Covid-19 est prolongé jusqu’à la fin de l’année 2022.

Au ministère des Outre-mer, une convention a été signée pour faciliter l’émergence et la visibilité des artistes ultramarins, le soutien aux étudiants ultramarins a été renforcé.

En un an, 193 millions injectés par l’AFD

D’autres mesures pourraient également, dans le courant de l’année, venir compléter le dispositif d’accompagnement mis en place par l’Etat. Autre bonne nouvelle, mardi 8 mars, l’Agence Française de Développement (AFD) présentait, à Fort-de-France, le bilan de ses investissements en Martinique pour l’année 2021.

Au total 193 millions d’euros ont été injectés dans l’économie de l’île. 104 millions pour les collectivités, 49 millions pour la santé et 39 millions pour le développement des énergies renouvelables.

Enfin, 1,5 M€ de subventions ont été attribués. Si l’engagement de l’AFD ne se dément pas au cours de l’année, sur ce point, la Martinique pourrait bien y gagner.

Rodolf Etienne

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