Dr Mona Hédreville, cardiologue, fait partie de l’équipe médicale en charge du suivi de Denis Deloumeaux a expliqué en quoi les prochains jours seraient déterminants pour Denis Deloumeaux.
En grève de la faim depuis le 12 février pour marquer son opposition à l’obligation vaccinale et mettre en lumière la situation de ceux qui, comme lui, sont suspendus sans salaire, Denis Deloumeaux entame, ce dimanche 6 mars, son 23e jour de grève.
« Denis est un homme bien enraciné dans son pays, courageux, qui a toujours été impliqué dans son travail et dans le milieu associatif, rappelle le Dr Mona Hédreville. Cette loi sur l’obligation vaccinale l’a choqué. La première fois, c’est quand il s’est retrouvé sans fiche de paie après sa suspension et qu’il s’est entendu répondre qu’il n’était plus dans la base de données. Après 30 ans d’exercice au CHU, c’est comme s’il n’avait jamais existé. Aujourd’hui, il utilise son corps pour pousser un cri face à l’injustice. »
« Moins de 10 jours avant la phase 3… »
En milieu de semaine, jeudi 3 mars, l’équipe médicale qui le suit quotidiennement a présenté l’état de santé de Denis Deloumeaux, 52 ans, père de 4 enfants, agent administratif du CHU de Guadeloupe, suspendu depuis octobre.
« Dans une grève de la faim, on distingue 4 phases, a indiqué le Dr Mona Hédreville. La deuxième dans laquelle se trouve Denis Deloumeaux dure 30 jours. Il reste désormais moins de 10 jours avant le début de la phase 3 qui provoque des lésions irréversibles. La quatrième phase, ce sont les dernières heures de vie… ».
« Affaibli, mais déterminé. »
Physiquement affaibli, il a perdu une dizaine de kilos et 10 cm de tour de taille, Denis Deloumeaux n’en demeure pas moins déterminé à poursuivre sa grève de la faim. « Denis croit en la Guadeloupe, indique Nadia, l’une de ses infirmières. Sa détermination n’a d’égale que son grand cœur. »
« Avec son mental, il essaye de prolonger sa résistance physique. A ce stade, en dehors de la fatigue, il n’y a rien d’inquiétant, poursuit le Dr Hédreville. Ce que fait Denis, c’est un geste d’amour extraordinaire, pour la Guadeloupe, pour ses collègues. C’est un vrai défi pour la vie. Il livre son corps pour éveiller la conscience des Guadeloupéens et trouver une solution pour tous les salariés suspendus. Il lance aussi un cri pour un retour aux valeurs fondamentales. »
Au bik du CHU de Pointe-à-Pitre, Denis Deloumeaux reçoit quotidiennement la visite de ses proches. Le staff médical et le Collectif des organisations en lutte contre l’obligation vaccinale, présents en permanence à ses côtés, renforcent leur mobilisation pour que sa grève de la faim ne soit pas vaine.
Cécilia Larney