Jeudi 25 mars, le député de la Martinique Serge Letchimy, es qualité de président de la commission d’enquête parlementaire sur l’utilisation du chlordécone et du paraquat aux Antilles, a été auditionné par les juges du Pôle santé du Tribunal judiciaire de Paris.
Pendant une audition de 4 heures par les juges d’instruction du pôle Santé du tribunal judiciaire de Paris, M.Letchimy était appelé à apporter son témoignage d’élu-expert.
Nommé président de la commission d’enquête parlementaire qui a rendu un rapport sur l’utilisation du chlordécone et du paraquat en Guadeloupe et en Martinique le 22 mai 2019, il était le mieux à même d’apporter des précisions sur l’ensemble des éléments de l’enquête sur l’impact économique, sanitaire et environnemental de l’utilisation du chlordécone et du paraquat comme insecticides agricoles dans les territoires de Guadeloupe et de Martinique.
Mais aussi, comme le disait la lettre de mission, apporter des précisions sur les responsabilités publiques et privées dans la prolongation de leur autorisation et évaluant la nécessité et les modalités d’une indemnisation des préjudices des victimes et de ces territoires sur l’impact économique, sanitaire et environnemental de l’utilisation du chlordécone et du paraquat comme insecticides agricoles dans les territoires de Guadeloupe et de Martinique, sur les responsabilités publiques et privées dans la prolongation de leur autorisation et évaluant la nécessité et les modalités d’une indemnisation des préjudices des victimes et de ces territoires.
Le rapport d’enquête a été rendu public en novembre 2019, après de nombreuses auditions en Martinique et Guadeloupe, mais aussi à Paris.
Dans un communiqué, Serge Letchimy rappelle que « ce rapport a permis de mettre en évidence les responsabilités publiques dans l’autorisation d’utilisation de la chlordécone et dans les prolongations dérogatoires accordées entre 1972 (le moment de l’interdiction de vente en France) et 1993 (interdiction définitive de vente aux Antilles). Il a permis également de mettre en exergue les responsabilités privées dans l’utilisation de ce pesticide, au mépris des principes élémentaires de précaution et de protection des populations, tout en apportant des propositions répondant à la nécessaire réparation des préjudices des victimes. »
Il a aussi redit une vérité qui fâche : « Plus de 90% des Martiniquais et des Guadeloupéens sont contaminés par ce pesticide, le risque de prescription constituerait une atteinte au respect de la dignité humaine de ces populations. »
Pour lui, l’instruction de ce dossier doit se poursuivre. Il n’est pas question de prescription des faits.
Pour en savoir plus :
https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/dossiers/impact_chlordecone_paraquat_guadeloupe_martinique