Sylvaine Burton est devenue président de l’île de la Dominique lundi dernier. Pierre Sainte-Luce, médecin et chef d’entreprise guadeloupéen était invité à cette cérémonie.
Vous avez assisté à la cérémonie d’installation de la présidente de la Dominique. Qu’en retenez-vous ?
La cérémonie s’est tenue dans la capitale Roseau, au State House Conference Center le 2 octobre. Son Excellence Sylvaine Burton, dans une robe d’une grande beauté, toute en couleur, a prêté serment sur la bible devant la juge de la cour suprême de la Caraïbe de l’Est, Jacqueline Josiah-Gaham. Le Premier ministre, Roosevelt Skerrit, très ému en la circonstance, a cédé la parole à la présidente qui dans son discours a évoqué la cause des femmes, des minorités et a souhaité s’engager dans le développement durable ; que la Dominique soit un exemple pour le monde. Mrs Burton est la présidente de tous les enfants de la Dominique. La salle était bondée de personnalités d’une rare élégance. Au cours de cette manifestation historique, d’un rayonnement mondial, les personnalités de Guadeloupe et de Martinique étaient absentes. La soirée s’est achevée par un cocktail où les échanges étaient cordiaux, dans une ambiance de musique traditionnelle Kalinago, africaine et européenne. .
Elle est Kalinago. C’est un signe fort ?
C’est en 1763 qu’un territoire fut octroyé aux Kalinago au nord atlantique de l’ile ; le territoire actuel compte environ 3 000 habitants, il a été défini en 1903. Une fille du village de Salybia est aujourd’hui à la responsabilité suprême et fait la fierté de sa communauté. C’est aussi pour les Caribéens et les Américains un exemple de dignité et de reconnaissance pour les hommes et femmes qui ont participé à notre culture créolisée. Son Excellence Mrs Sylvanie Burton, par son charisme, sera la voix des sans voix dans les assemblées internationales telles que l’ONU ou l’UNESCO..
Les liens économiques avec la Dominique peuvent-ils être renforcés ? Dans quels secteurs ?
La présidente a une grande affinité pour la Guadeloupe du fait de la présence sur notre territoire de membres de sa famille proche. J’ai récemment participé à un forum économique (Kalinago economic Sumit) au Barana Auté (maison commune des Amérindiens) sur les opportunités de développement économique du territoire nord. Différents domaines de coopération sont à étudier : le développement durable, la biodiversité, l’énergie, la Santé, le Tourisme…
Médecin et chef d’entreprise pensez-vous qu’une coopération médicale est possible ? Sous quelle forme ?
Un forum sur la santé doit être organisé par le gouvernement dans les prochains mois. Nos établissements de santé y seront associés. Certaines disciplines d’excellence du CHU devront être présentées à cette occasion. Le CHU de Martinique devra être aussi associé. La solution de la télémédecine me parait aussi une piste à creuser. Les procédures juridiques internationales sont lourdes, nul doute que l’apport de nos universitaires nous aidera à alléger les barrières de la coopération.
Propos recueillis par André-Jean VIDAL
aj.vidal@karibinfo.com