De la préhistoire à notre présent accéléré par la technologie, un voyage dans le temps passionnant et ludique qui interroge les mille manières dont l’humanité l’a perçu, mesuré et passé au cours de son histoire.
Même sans comprendre les théories d’Einstein, chacun de nous peut percevoir de façon empirique que notre façon d’envisager le temps est relative à la manière dont nous l’occupons. À la fin du XIXe siècle, le philosophe français Paul Janet a par exemple expliqué le sentiment répandu de le voir s’accélérer à mesure que l’on vieillit. Entre notre venue au monde et notre premier anniversaire, nous sommes confrontés à 100 % de sensations nouvelles, contre… 2,5 % dès l’âge de 40 ans : la répétition des expériences induit une moindre conscience du passage du temps.
En 1962, le spéléologue français Michel Siffre passe, lui, deux mois à 130 mètres sous terre dans l’isolement le plus total et parvient à démontrer que l’horloge interne des humains avance beaucoup plus lentement que leurs mesures prétendument objectives du temps.
La machine à démonter le temps
Aujourd’hui, celles-ci se fondent sur des instruments d’une précision extrême, comme l’horloge atomique à fontaine d’atomes de césium qui, à l’observatoire de Paris, rythme chaque seconde de ses 9 milliards 192 millions 631 770 oscillations. Dernier avatar en date d’une longue histoire scientifique…
Comment les sociétés antiques, notamment égyptienne, grecque et romaine, ont-elles géré les décalages entre leurs calendriers et les révolutions de la Terre sur elle-même et autour du Soleil ?
Qu’a changé l’invention de l’horloge dans l’organisation du temps ? Pourquoi la multiplicité des machines censées nous en faire gagner donne-t-elle le sentiment que nous en avons de moins en moins ? D’ailleurs, ce temps qui nous est compté, est-il bien raisonnable de le remplir de tous les possibles pour le faire durer ou faut-il au contraire renoncer à le rentabiliser, à rebours de la vieille devise capitaliste « Time is money » ?
L’humanité se perd en route
Peut-on jouir du moment présent quand le changement climatique nous rappelle en permanence les incertitudes du futur ?
A travers les époques et les idées, ce documentaire égrène avec humour, précision et pédagogie mille questionnements liés au temps pour exposer les manières diverses dont l’humanité, depuis ses origines, s’est employée à le définir et à le mesurer, mais aussi à le passer au mieux.
Maître taoïste, psychologues, neurobiologistes, historiens, archéologues, philosophes et astrophysiciens apportent leurs points de vue finalement convergents, au moins sur un point : à vouloir battre le temps de vitesse, l’humanité se perd en route, et risque d’entraîner dans sa chute une bonne part du vivant. Le temps continuerait-il à passer si nous n’étions plus là pour penser à lui ?
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