Présidé par Christiane Taubira, le Fifac 2023 débute le 10 octobre à Saint-Laurent du Maroni. Le réseau La 1e diffuse à cette occasion 6 films en compétition en 2022, dont Del Otro Lado, primé l’année dernière.
Lauréat du Fifac (Festival International du Film documentaire Amazonie-Caraïbes) 2022, le documentaire du Colombien Iván Guarnizo, est diffusé sur les chaînes La 1e, en prélude à l’édition 2023 du Fifac. Du 10 au 14 octobre, à Saint-Laurent du Maroni, projections gratuites, rencontres professionnelles… sont au programme.
Le festival international du film documentaire Amazonie-Caraïbes est une sélection internationale de films issus des Caraïbes et de l’Amazonie. Un lieu de partage, de découvertes et d’échanges professionnels.
Cuba à l’honneur
Le Fifac a pris ses quartiers à Saint-Laurent du Maroni, au cœur de la forêt amazonienne, carrefour des influences sud-américaines, caribéennes et européennes. Lieu de mémoire, devenu un espace culturel transdisciplinaire, le Camp de la Transportation et son manguier centenaire accueillent les festivaliers.
L’édition 2023 est marquée du sceau de la danse et de la transe avec la mise à l’honneur de Cuba. La soirée de clôture, à suivre en direct sur Guyane La 1e, samedi 14 octobre, à 20 h 05, se déroulera au Camp de la Transportation (Saint-Laurent du Maroni).
Du festival au petit écran
Pendant la durée du festival, les chaînes du réseau La 1e diffusent 6 films en compétition pour l’édition 2022. Del Otro Lado, Grand prix Fifac 2022/France Télévisions du meilleur documentaire, débute les festivités ce lundi 9 octobre, sur Guyane La 1e (20 h 05), Guadeloupe La 1e (20 h 35), Martinique La 1e (21 heures).
Deux frères décident de partir à la recherche des membres des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) qui ont gardé leur mère en captivité pendant deux ans. Avant sa mort, elle a pardonné à ses ravisseurs, ce qui a amené les deux frères à se demander s’ils pouvaient aussi pardonner, s’ils pouvaient trouver et parler aux guérilleros qui la gardaient.
Grâce au journal qu’elle avait été autorisée à écrire lors de sa captivité, ils repèrent des lieux, déchiffrent des noms et entament un voyage à travers jungles et montagnes sur les traces de la douleur de leur mère, mais aussi sur le chemin du pardon.
Paroles de nègres, de Sylvaine Dampierre
À Marie-Galante, petite île posée au large de la Guadeloupe, la canne façonne toujours le destin des hommes et le sucre se fabrique encore avec leur sueur et dans le fracas des machines. Vouant toutes leurs forces et leurs espoirs à la survie de leur vieille usine sucrière à bout de souffle, les travailleurs de Grand-Anse prêtent, le temps d’un film, leur voix aux paroles oubliées de leurs ancêtres esclaves venus témoigner au procès de leur maître en 1842. Lundi 9 octobre à 22 h 05, sur Guadeloupe La 1e. Lundi 9 octobre à 00 h 00, sur Martinique La 1e. Mercredi 11 octobre, à 22 h 00, sur Guyane La 1e.
Au fil des jours…
- Wani, de Nicolas Pradl et Kerth Agouinti
Wani Doudou est plombier sur le fleuve du Haut-Maroni en Guyane française. Depuis que son père, le chef coutumier de la communauté est décédé, il ressent un vide existentiel. Mais son père lui a transmis un précieux savoir : celui du tambour traditionnel, utilisé pour les levées de deuil. Parcourant le fleuve et la forêt sauvage, il ne cesse d’être habité par l’esprit de son défunt père. Le film de Nicolas Pradl et Kerth Agouinti a reçu le prix du public (meilleur documentaire) au Fifac 2022. Mardi 10 octobre à 22h 00, sur Guadeloupe la 1e, à 22 h 15, sur Guyane La 1e. Mercredi 11 octobre à 22 h 50, sur Martinique La 1e.
- Zo Reken,d’Emmanuel Licha
Zo Reken (« os de requin ») est le surnom donné en Haïti au Toyota Land Cruiser, véhicule tout-terrain puissant, très prisé des organisations humanitaires internationales omniprésentes dans le pays depuis le séisme de 2010. Dix ans plus tard, dans un pays en ébullition et plus bloqué que jamais, un « zo reken » est détourné de son usage habituel pour devenir un espace mobile de rencontres et de discussions entre Haïtien.ne.s. Zo Reken est un road movie et une machine à faire parler. Mardi 10 octobre à 22 h 25, sur Martinique La 1e. Mercredi 11 octobre à 22 h 00, sur Guadeloupe La 1e.
- Au nom de nos ancêtres, esclaves et négociants, d’Aurélie Bambuck
Aurélie Bambuck, fille de deux champions d’athlétisme originaires des Antilles, veut en savoir plus sur ses « branches taboues », celles mentionnant des ancêtres esclaves. En évoquant ses racines, ses parents ne sont jamais remontés jusqu’en Afrique. Ils lui parlaient des Indiens caraïbes, les premiers habitants de leurs îles, mais refaire la traversée de l’Atlantique dans l’autre sens était tabou. En interrogeant son père sur son premier voyage de sportif en Afrique, la jeune femme se rend compte qu’« être considéré comme descendant d’esclaves était une honte ». Lorsqu’il participe aux Jeux de l’amitié en 1963 à Dakar, au Sénégal, son père n’a pas eu conscience d’être sur la terre de ses ancêtres.
Axelle Balguerie partage le tabou et la honte vécue par ses parents alors que ses ancêtres n’étaient pas du côté des exploités, mais des exploitants : négociants, armateurs, négriers. Elle subit aujourd’hui cet héritage dans un monde qui demande des comptes. Quand le parcours de mémoire se transforme en chemin vers la réconciliation. Jeudi 12 octobre à 22 h 00, sur Guyane La 1e, à 22 h 35, sur Martinique La 1e, à 23 h 05, sur Guadeloupe La 1e.
- Les Passagers du pont, de Mariette Monpierre
Le 6 septembre 2017, Saint-Martin est dévasté par l’ouragan Irma, un cyclone de force 5. L’île est détruite. Quatre ans après, la réalisatrice guadeloupéenne Mariette Monpierre est partie à la rencontre de deux hommes que tout oppose, venant de deux quartiers de la commune de Marigot séparés par un pont. D’un côté, les hôtels quatre étoiles, de l’autre une population modeste et principalement noire. Jérémy, ancien délinquant, et Patrice, propriétaire de l’un des plus beaux hôtels, vont tenter de reconstruire l’île. Un lien très fort se crée. Une solidarité spontanée et inattendue s’installe entre ces deux inconnus que rien au monde n’aurait amené à se rencontrer si ce n’était Irma. Vendredi 13 octobre à 22 h 50, sur Guyane La 1e, à 23 h 15, sur Guadeloupe La 1e et Martinique La 1e.