À Balata et au Lazaret, survivent les vestiges de camps d’hébergement qui ont accueilli les « indésirables » au début des années 1940.
1941, les réfugiés et les opposants qui veulent fuir l’Europe de Hitler et la France de Pétain se retrouvent à Marseille, dans les chambres d’hôtel ou les camps d’internement alentour.
Ennemis politiques, intellectuels, écrivains, artistes, ou anonymes de toutes origines, certains juifs, d’autres pas, cherchent à tout prix à embarquer pour l’Amérique qu’ils espèrent atteindre via la Martinique, colonie française sous les tropiques. Mais les démarches que les « indésirables » ont à accomplir sont innombrables, souvent absurdes, toujours fastidieuses, épuisantes et éprouvantes. Il y a urgence : pendant quelques mois, la mer est la dernière issue de secours légale pour fuir le continent européen, le dernier espoir.
Des camps d’hébergement près de Fort-de-France
« En Martinique, à Balata et au Lazaret, survivent encore aujourd’hui à quelques kilomètres de Fort-de-France, au bord de l’Atlantique, les vestiges de deux camps peu à peu dévorés par la végétation, raconte le réalisateur, Jérôme Prieur. De la fin 1940 jusqu’en mai 1941, le gouvernement de Vichy a entrouvert la porte des Antilles. Cela permettait de maintenir les liaisons maritimes avec la Martinique, tout en lui offrant une solution pour se débarrasser des « indésirables ». »
De rares photos évoquent les événements. Aucun film. Grâce aux récits laissés par les témoins, il reste à imaginer, comme le fait Jérôme Prieur, ce que fut le départ des plus chanceux, leur odyssée sur les quelques bateaux qui vont traverser l’Atlantique, puis leur séjour forcé dans deux camps d’hébergement près de Fort-de-France, le camp du Lazaret et celui de Balata… Parfois célèbres, ces hommes et ces femmes, contraints à l’exil, ont écrit pour raconter ce que tous les autres n’ont pas dit.
Dimanche 14 avril, à 22.40, sur France 5