En Guadeloupe, alors qu’une nouvelle phase de confinement s’annonce pour tenter d’enrailler une épidémie de Covid-19 qui n’en a pas fini de nous faire valser, l’Intersyndicale des discothèques, restaurateurs et de l’événementiel (IDRE) tire la sonnette d’alarme.
L’heure est grave. Depuis ce jour de mars 2020 où tout s’est arrêté, la filière de l’événementiel, les restaurateurs, les gérants de discothèques… peinent vraiment à voir une lueur au bout du tunnel. Comment se réinventer dans une nébuleuse de décisions ou pire, face au silence ? Comment définir de nouvelles perspectives quand les lignes bougent en permanence ?
Condamnés à attendre des jours meilleurs pour espérer reprendre sereinement leurs activités, les propriétaires de discothèques, les restaurants et les acteurs de l’événementiel attendent, non sans faire des propositions concrètes qui, souvent, se perdent dans la cacophonie ambiante, amplifiée, ces dernières semaines, par la polémique autour de la vaccination et le « pass » sanitaire. Des sujets clivants qui viennent alourdir l’atmosphère dans un secteur d’activités déjà très fortement impacté.
« Nous ne voulons pas que la Guadeloupe soit divisée. »
Loin de baisser les bras, les professionnels se sont regroupés en Intersyndicale des discothèques, restaurateurs et de l’événementiel (IDRE) et appellent à l’apaisement. « Nous sommes prisonniers de nos divergences, déplore Didier Ochiste, de l’Intersyndicale des discothèques, restaurateurs et de l’événementiel (IDRE). Nous ne voulons pas que la Guadeloupe soit coupée en deux. » Pour Christian Georges, président du Syndipros, membre de l’Intersyndicale, « l’heure est à l’apaisement pour sortir de cette crise par le haut. Nous appelons à plus de tolérance dans les propos. Nous voulons un hymne à la vie, pas le contraire. »
Le confinement renforcé qui débute ce vendredi 13 août, repousse une nouvelle fois l’imminence d’un retour à la normale. Pour autant, l’Intersyndicale espère se faire entendre.
« C’est vraiment un cri d’alarme qui vient de tous nos mandants, explique Didier Ochiste, au nom de l’Intersyndicale. Nous souhaitons être impliqués dans les décisions qui ont un impact sur notre secteur d’activité. Nous ne détenons pas la vérité, nous ne sommes pas médecins, mais certaines de nos propositions peuvent être constructives pour la suite. En décembre, voyant l’évolution de la situation, nous avions demandé que la Guadeloupe soit complètement fermée. Nous n’avons pas été entendus et on a vu les conséquences. »
Cécilia Larney
En mode survie
Avant que le Covid ne s’invite dans nos vies, l’événementiel, les discothèques, la restauration… représentaient 2 200 entreprises régulièrement déclarées, 15 000 emplois pour un chiffre d’affaires annuel de 230 millions d’euros. Des données auxquelles s’ajoutaient les emplois indirects. Depuis mars 2020, certains ont pu bénéficier des aides débloquées par l’Etat, notamment le Fonds de solidarité qui, depuis mai 2021, se réduit comme peau de chagrin.
« Nous tenons sur un fil, admet Cyril Coudoux, président de Gadé (Groupement des acteurs de l’événementiel). Depuis le mois de mai, le Fonds de solidarité est dégressif parce qu’il tient compte d’une reprise d’activité qui n’a pas été effective chez nous. Il faudrait que cette aide soit rétablie tel qu’elle l’était avant le mois de mai. »
D’autres, comme les agences de communication, sont doublement sanctionnées. L’annulation de tous les événements pour lesquels elles assuraient des prestations impacte leur chiffre d’affaires de 80 % et n’étant pas en « fermeture administrative », elles ne sont pas éligibles aux aides.