Dette publique : quelles conséquences ?

Depuis plus de 40 ans, les dépenses sont supérieures aux recettes. Pourquoi la France doit-elle emprunter ? Comment la dette publique est-elle générée ?

À la fin du deuxième trimestre 2024, la dette publique s’établit à 3 228,4 milliards d’euros d’après la dernière publication de l’INSEE en date du 27 septembre 2024, soit 112 % du PIB. Selon le baromètre Elabe du 3 octobre, 82 % des Français jugent « urgent » de réduire la dette publique en France.

La dette publique désigne l’ensemble des emprunts contractés par les administrations publiques qui ne sont pas encore remboursés. Ces administrations publiques désignent :

  • l’État
  • les organismes divers d’administration centrale (ODAC), notamment les universités, les musées…
  • les administrations publiques locales : les collectivités territoriales, les établissements publics locaux, les organismes consulaires (CCI, CMA, Chambre d’agriculture)…
  • les administrations de Sécurité sociale. Il s’agit principalement du régime général et des régimes spéciaux de Sécurité sociale, des régimes d’assurance chômage, des régimes complémentaires de retraites, des hôpitaux publics, etc.

Ressources, dépenses…

Tous les ans, la France se dote d’un budget qui correspond à l’ensemble de ses ressources d’une part, et de ses dépenses d’autre part. Les ressources proviennent principalement des impôts et taxes payés par les citoyens et les entreprises. Les dépenses correspondent à l’argent utilisé pour financer l’action publique : éducation, justice, police, transports, etc. Retrouvez plus de détails sur le site dédié « à quoi servent mes impôts ».

Depuis plus de 40 ans, les dépenses sont supérieures aux recettes : le budget est donc déficitaire. Pour financer cette différence et permettre de continuer à financer l’action publique, la France contracte des emprunts. L’ensemble de ces emprunts constitue la dette publique.

La dette a également un impact sur le budget. Les intérêts payés représentent un coût : on parle alors de la charge de la dette. En augmentant la dette publique, l’État augmente aussi ses dépenses. La charge de la dette est un poste important de dépenses : environ 7 % du budget de l’État.

Cet endettement peut servir à soutenir l’économie dans les périodes de crise et de ralentissement de l’activité, ou à financer des investissements utiles pour l’avenir du pays (innovation, transition écologique, etc.). En revanche, une accumulation de dettes comporte des risques : elle canalise l’épargne privée et limite les investissements privés, limite la capacité à réagir en cas de crise et renchérit le coût de l’emprunt et conduit à consacrer une part croissance des ressources aux charges d’intérêt.

Quelle est la situation en 2023 ?

En 2023, les dépenses publiques représentent 1 610 milliards d’euros, les recettes 1 455 milliards d’euros. Le déficit public s’établit à 154,8 milliards d’euros, soit 5,5 % du produit intérieur brut (PIB), après 4,7 % en 2022 et 6,6 % en 2021. Il devrait atteindre 6,1 % en 2024, soit une dégradation de -0,6 point de PIB.

La dette publique (le cumul des emprunts contractés au fil des années) s’élève quant à elle à 109,9 % du PIB en 2023, après 111,9 % fin 2022 (elle était de 97,9 % du PIB en 2019 avant la pandémie de Covid-19). Elle devrait atteindre les 112,9 % du PIB en 2024.

Déficit public, déficit budgétaire : quelles différences ?

Le déficit budgétaire désigne le déficit du budget de l’État.  Le déficit public quant à lui désigne le déficit de l’État auquel on ajoute celui de toutes les administrations publiques, au sens du traité de Maastricht. Il prend en compte l’État, mais aussi la Sécurité sociale et les collectivités locales. C’est ce dernier qui est regardé par l’Union européenne, mais aussi par les agences de notation. Selon les règles européennes applicables aux pays de la zone euro, ce déficit doit rester sous la barre des 3 % du PIB. 

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