De faibles retombées de cendres provenant de l’éruption explosive toujours en cours à St. Vincent et les Grenadines pourraient avoir lieu en Guadeloupe, surtout sur le Sud Basse-Terre, fait savoir l’Observatoire volcanologique de la Guadeloupe.
Météo-France Antilles-Guyane a confirmé que la situation météorologique actuelle était propice à d’éventuelles chutes de cendres en faible quantité dès aujourd’hui.
Plusieurs dispositifs de surveillance des retombées atmosphériques volcaniques sont déployés par les équipes de l’OVSG et de l’OBSERA de l’IPGP au Houëlmont :
- des collecteurs de cendres faits maison permettant de collecter et de déterminer la quantité de cendres retombées par unité de surface.
- un CaThIa (Capteur Alvéolaire Thoracique Inhalable d’Aérosols) permettant de prélever les particules que l’homme inhale pour une analyse pondérale ou un comptage de particules.
- le réseau permanent d’étude des retombées atmosphériques de l’OBSERA (collecteur de dépôt atmosphérique, collecteur d’aérosols et compteur de particules). Ce réseau permet de mesurer en continu la concentration de particules en suspension dans l’air (sahariennes ou volcaniques) dans le sud Basse-Terre et de prélever ces particules pour des caractérisations minéralogiques, chimiques et isotopiques (afin de déterminer la provenance des particules). Ce réseau permet également d’estimer les flux de dépôts de particules.
D’autres dispositifs pourraient être installés dans le Sud Basse-Terre, comme à Vieux-Fort par exemple.
Gwad’Air, l’observatoire de surveillance de la qualité de l’air en Guadeloupe et à Saint-Martin, est également mobilisé dans le cadre de ses missions d’évaluation de la qualité de l’air et d’amélioration des connaissances. Les suivis des concentrations des polluants atmosphériques réglementés et plus particulièrement du dioxyde de soufre, et des particules fines PM10 et PM2.5 sont assurés par la station de mesure de Basse-Terre.
Par ailleurs, des prélèvements journaliers des poussières PM10 sont réalisés sur filtres à compter de ce jour pour permettre la caractérisation de ces cendres.
Les données récoltées permettront de mieux contraindre les modèles physiques utilisés pour la prévision des retombées de cendres en provenance d’autres îles de la Caraïbe.
Elles seront également analysées pour connaître la composition géochimique des panaches volcaniques de St Vincent (soufre, halogènes, métaux) et leur impact environnemental lors de la dispersion atmosphérique.
Il est important de noter que la Guadeloupe est également sujet aujourd’hui à l’arrivée de brume de sables. Ces particules seront également analysées et leur impact environnemental et sanitaire également étudiées. La caractérisation et l’impact de ces particules (sahariennes et volcaniques) est également un des objectifs principal du projet FEDER IMMERGE (impact multi-environnemental des retombées volcaniques et sahariennes en Guadeloupe ; PO FEDER FSE – Région Guadeloupe) débuté en décembre 2020. Les organismes participants à IMMERGE sont : l’Institut de Physique du Globe de Paris (IPGP, OBSERA et OVSG; porteur du projet), l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAe), l’Institut Pasteur de la Guadeloupe et l’Université des Antilles – Pôle Guadeloupe, ainsi que Gwad’air (partenaire).
Nous travaillons bien sûr en collaboration avec l’OVSM-IPGP en Martinique et avec le UWI-SRC sur place à St Vincent.
Plus d’informations aussi voir les pages suivantes :
- http://www.meteofrance.gp/accueil
- http://www.gwadair.fr/
- https://www.facebook.com/immerge.guadeloupe
- https://www.facebook.com/ObsVolcanoSismoMartinique
- https://www.facebook.com/uwiseismic