Lundi 17 mai, des lycéens se sont rendu au rectorat de Guadeloupe, dans la zone de Perrin, pour rencontrer la rectrice. La veille, ils avaient envoyé un courrier à Christine Gangloff-Ziegler pour lui demander un rendez-vous. En fin de matinée, les rangs des lycéens s’éclaircissaient et aucun rendez-vous n’était prévu dans l’immédiat.
Que veulent ces lycéens ? Protester parce que, depuis le début de la pandémie à la Covid-19, ils souffrent. Ils souffrent parce qu’ils doivent assumer leur éducation scolaire… à distance. En effet, rares sont les fois où en presque deux ans ils ont pu travailler en classe, devant un professeur. Et, dans quelques jours, ils devront, pour ceux qui passent le baccalauréat, régurgiter la synthèse de ce qu’ils ont appris.
De difficultés matérielles
et psychologiques
Or, comme le rappelle le Collectif des associations de parents d’élèves et parents d’élèves de Guadeloupe (CAPEPEG), en Guadeloupe, en plus de ne pas avoir d’eau au robinet en tout temps dans les établissements scolaires, en plus d’avoir régulièrement la présence de rats dans les salles de classes, en plus pour des enfants très jeunes d’avoir l’obligation de porter un masque avec cette chaleur, les lycéens souffrent
Ils souffrent parce qu’ils sont en situation de détresse, victimes de conditions scolaires « inhumaines », pour reprendre la terminologie des tracts et courriers qui circulent. Inhumaine parce qu’ils sont issus, pour beaucoup d’entre-eux, des familles qui vivent en dessous du seuil de pauvreté (75% de la population, selon le chiffre donné par la CAPEPEG), Inhumaine parce qu’il existe dans l’archipel ce qu’on nomme « des zones blanches », c’est-à-dire des zones du territoire où il n’est pas possible de se connecter. Et comment voulez-vous étudier à distance si vous n’êtes pas connecté ? Inhumaines, enfin, parce qu’il y a des modalités spécifiques pour le baccalauréat et que les lycéens soutiennent qu’ils n’ont pas été préparés.
De toutes ces difficultés matériels et traumatismes psychologiques, ils veulent entretenir la rectrice, prenant à témoin le préfet, les élus, nationaux et locaux, de ce qu’on ne prenne pas en compte le traumatisme qu’ils vivent.
Mais, la rectrice semble avoir un emploi du temps compliqué et chargé.