Les actes de violence qui marquent le quotidien en Haïti risquent d’aggraver « la crise nutritionnelle », selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef).
« Les affrontements et l’instabilité en Haïti ont des conséquences qui vont bien au-delà des risques liés à la violence elle-même. La situation engendre une crise sanitaire et nutritionnelle qui pourrait coûter la vie à un nombre incalculable d’enfants », a souligné pour sa part Catherine Russell, directrice générale de l’Unicef, indiquant que cette situation pousse des enfants « au bord du précipice ».
Les conséquences de la détérioration actuelle du climat sécuritaire sont multiples, selon l’Unicef. La limitation de l’acheminement de l’aide dans les départements de l’Ouest et de l’Artibonite, précise le communiqué, « contribue à l’effondrement d’un système de santé déjà fragilisé » et menace la vie de plus de 125 000 enfants qui risquent de souffrir de malnutrition aiguë sévère.
De plus, la situation qui prévaut à Port-au-Prince en ce moment, déplore l’Unicef, rend difficile « la distribution de fournitures de santé et de produits nutritionnels destinés aux quelque 58 000 enfants souffrant d’émaciation sévère dans la zone métropolitaine » alors que le blocage de l’axe routier de Martissant complique la situation des 15 000 enfants souffrant de malnutrition dans la région sud du pays.
Selon l’Unicef, cette crise nutritionnelle arrive à un moment où « des fournitures vitales sont prêtes à être distribuées dès que les violences cesseront et que les routes et les hôpitaux seront rouverts », réclamant ainsi la sécurité pour permettre aux acteurs humanitaires de venir en aide aux enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère.
Les chiffres fournis suite à l’analyse menée par le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) montrent que le nombre d’enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère en Haïti en 2024 augmente de 19%.
Face à cette situation, l’Unicef lance un appel à la communauté internationale en vue d’accélérer les efforts « pour protéger les civils, rétablir la loi et l’ordre dans les rues, et assurer la circulation en toute sécurité des travailleurs humanitaires et des fournitures vitales, y compris des aliments thérapeutiques prêts à l’emploi », réclamant également une « hausse des financements souples et immédiats pour répondre aux besoins des plus vulnérables », en tenant compte de l’évolution de la situation.
Par ailleurs, l’Unicef appelle à la protection des infrastructures essentielles telles : les écoles, les hôpitaux entre autres, des infrastructures dont dépendent les enfants, ainsi qu’à la sauvegarde des espaces humanitaires.
Source : Le Nouvelliste
