C’est un boitier gris, qui n’est pas sans ressembler à un téléphone portable d’ancienne génération. Il y a un bloc, le tout se met autour de la cheville. il s’agit d’un bracelet anti-rapprochement dont on munit les violents, les spécialistes de violences intra-familiales, notamment ceux qui battent leur compagne.
Mardi 25 mai, autour du préfet, au palais de justice de Pointe-à-Pitre, il y avait le procureur Patrick Desjardins, la présidente du tribunal judiciaire de Pointe-à-Pitre, Hélène Judes, Nicole Mazeppa, directrice des Services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP), le général Thierry Renard, patron de la gendarmerie, le commissaire Christophe Gavat, directeur départemental adjoint de la sécurité publique.
Eviter que le violent
s’approche de sa victime
Il s’agissait de signer un document important, celui par lequel le bracelet anti-rapprochement fait son entrée en Guadeloupe. Six bracelets en fait, avec pour chacun un boitier associé. Le bracelet anti-rapprochement est placé autour de la cheville du violent. Un boitier est donné à sa victime. les deux appareils sont en lien. Quand le violent s’approche à une certaine distance de sa victime (la zone est déterminée entre 1 et 10 kilomètres avec deux paliers), un centre national de veille est prévenu et prend contact avec lui pour lui dire de s’éloigner et de se tenir tranquille. S’il se rapproche encore, pénétrant dans la zone critique, les forces de l’ordre interviennent à leur tour pour sécuriser la victime et s’occuper du violent qui est conduit au poste.
Le procureur Patrick Desjardins a expliqué le fonctionnement de ce bracelet « qui vient renforcer le dispositif connu de téléphone grand danger dont sont dotées jusqu’à présent les victimes de violences intra-familiales. »
Il y a quinze téléphones actif en Guadeloupe, cinq supplémentaires prochainement. Il y aura six bracelets anti-rapprochement. Ceux-ci seront en fonctionnement en région pointeuse. D’autres seront affectés sur la Basse-Terre.
« Il s’agit, a dit M. Desjardins, d’un dispositif plus ambitieux, plus sécurisé. Il va être posé dans le cadre d’une décision de justice, pour éviter que la victime soit harcelée. »
Le présidente Hélène Judes a complété en soulignant que « le juge aux affaires familiales, sans qu’il y ait eu une décision pénale d’éloignement, peut décider la pose du nouveau système. »
S’i n’y a heureusement que rarement de féminicide en Guadeloupe, les femmes, comme partout, sont victimes de compagnons violents, qui frappent, blessent et doivent être éloignés de leurs victime.
S’il n’y a pas plus de cas qu’ailleurs en Guadeloupe, ceux-ci, a rappelé le procureur Desjardins, sont quotidiens, il se félicite qu’il y ait de plus en plus de dénonciations.
Gendarmeries et commissariats
disposent de spécialistes
pour l’accueil des victimes
Le général Thierry Renard, puis le commissaire Christophe Gavat ont souligné dans leurs explications comment la gendarmerie et la police se sont professionnalisées pour l’accueil et le traitement des cas et de victimes.
La police nationale possède en son sein une brigade de protection de la famille qui permet de prendre la parole de la victime. Il y a, de plus des intervenants sociaux, à l’accueil et, à partir du 7 juin, une psychologue pour accueillir au mieux les victimes.
En gendarmerie, il existe des maisons de protection des familles, pour s’occuper des adolescents dans les établissements scolaires. Il existe deux structures de ce type, une à Baie-Mahault, une à Saint-Martin. Plus cinq assistantes sociales. « Il faut, très tôt, éduquer la jeune personne au respect de l’autre, la sensibiliser aux violences familiales parce que ces violences intra-familiales concernent des victimes qui ont entre 20 et 35 ans », a rappelé le général Renard.
Nicole Mazeppa, directrice du SPIP :