Au 20e jour de grève de la faim de Denis Deloumeaux, agent du CHU suspendu depuis octobre 2021 pour non-conformité avec l’obligation vaccinale, est affaibli, mais déterminé à poursuivre son action.
Pour interpeller sur la situation « injuste » de tous les salariés suspendus sans salaire, Denis Deloumeaux a entamé une grève de la faim, le 12 février. Depuis, il a reçu de nombreuses marques de soutien, des mouvements culturels dont Le Point d’interrogation, dont il fait partie, mais aussi des obédiences religieuses de Guadeloupe, qui ont célébré une messe dimanche 27 février, au lieu où il observe sa grève de la faim, au « bik » de la résistance du Collectif en lutte contre l’obligation vaccinale, installé sur le parking extérieur du CHU de Guadeloupe.
Sous surveillance médicale
Père de 4 enfants, Denis Deloumeaux qui a « fêté » ses 52 ans, le 14 février, bénéficie d’une attention permanente de la part de son équipe médicale (infirmières, cardiologues, médecin…), de ses amis, de sa famille, notamment son père et son épouse qui lui rendent visite quotidiennement. Une sollicitude qui renforce sa détermination mentale, même si physiquement, les effets de la grève de la faim sont perceptibles.
« Il est inadmissible de vivre sans salaire. »
En 20 jours sans alimentation, à part de l’eau, Denis Deloumeaux est affaibli, a perdu 9 kilos, 10 cm de tour de taille. Pour autant, il persiste dans sa volonté à poursuivre sa grève de la faim. Au 20e jour de grève, il appelle les Guadeloupéens à « s’associer à son action. Il faut que cette obligation vaccinale s’arrête, clame Denis Deloumeaux. Il est inadmissible que des gens vivent sans salaire. »
Dr Mona Hédreville, cardiologue, a indiqué que Denis Deloumeaux est actuellement dans la deuxième phase de sa grève de la faim qui dure 30 jours. « Il ne lui reste plus que 10 jours avant d’entamer la phase 3 qui, elle, cause des lésions irréversibles. Nous ne devons pas en arriver là. »
Un meeting au Palais de la mutualité
« Avec la vie de Denis en jeu, nous sommes dans un contre-la-montre, rappelle Jocelyn Zou, du syndicat FO Sdis. Ce n’est pas facile pour la famille de Denis, ni pour nous. Il faut que les Guadeloupéens prennent conscience de la situation et se mobilisent. »
Ce jeudi 3 mars, le Collectif des organisations en lutte contre l’obligation vaccinale organise un meeting, à 18 h 30, au Palais de la mutualité (Pointe-à-Pitre). Samedi, le Collectif donnera une autre forme à la mobilisation entamée le 17 juillet 2021.
Cécilia Larney