Déchets. Outre-mer : comment faire face à l’urgence ?

Certains territoires d’Outre-mer sont confrontés à une vague de déchets qui ne cesse d’enfler. Dans un rapport, la délégation sénatoriale aux Outre-mer plaide pour « un rattrapage massif par rapport à l’Hexagone ».

Quand, au niveau national, 15 % des déchets ménagers sont enfouis et 85% sont valorisés, en Outre-mer, le rapport est inversé. À l’exception de la Martinique qui a enfoui, en 2020, 40 % de ses déchets ménagers et de Saint-Barthélemy qui incinère la totalité des déchets non triés, tous les autres territoires affichent des taux d’enfouissement de 70 à 80 %, voire pratiquement 100 % à Mayotte ou en Guyane.

En Outre-mer, en matière de gestion des déchets, la cote d’alerte est atteinte et plonge des territoires face à une double urgence : environnementale et sanitaire.

Des manquements criants

Face au flux croissant de déchets qui défigure les paysages, altère les conditions de vie et détruit la biodiversité, la Délégation sénatoriale aux Outre-mer a confié, en mai 2022, aux sénatrices Gisèle Jourda et Viviane Malet, la mission d’évaluer la gestion des déchets dans ces territoires et de mesurer l’ampleur du défi.

Les rapporteures dressent un tableau souvent alarmant de la collecte et du traitement des déchets. Pointant les retards et manquements les plus criants, elles plaident pour un rattrapage massif par rapport à l’Hexagone et des politiques volontaristes et durables axées sur l’économie circulaire et la valorisation énergétique.

Un Plan Marshall pour la Guyane et Mayotte, proposé par la Délégation

Le rapport, adopté en décembre 2022, comporte vingt-six propositions (financements, coûts, gouvernance, ingénierie, coopération régionale, modes de collecte et de traitement…) – afin de lutter contre « ce fléau insidieux et lourd de menaces pour l’avenir. Cette situation de retard ne résulte pas d’un désengagement des autorités responsables, indique la Délégation sénatoriale. Au contraire, les collectivités territoriales et leurs groupements, ainsi que l’État, sont mobilisés et fournissent des efforts financiers importants depuis plusieurs années. »

Pourtant, ces efforts ne suffisent plus. Selon les sénatrices Gisèle Jourda et Viviane Malet, il paraît « inévitable que l’État débloque des moyens supplémentaires pour des plans de rattrapage rapides, voire des plans Marshall pour la Guyane et Mayotte. La solidarité nationale doit jouer pleinement pour les populations et ces territoires qui hébergent 80 % de la biodiversité française. »

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