Maryse Condé n’est plus. Elle s’est éteinte sans bruit, cette nuit, à l’âge de 90 ans. Après la mort viennent les hommages…
Olivier Serva, député de la Guadeloupe :
« Maryse Condé, une figure littéraire emblématique dont l’impact transcende les frontières, laisse derrière elle un héritage remarquable qui continuera d’inspirer les générations futures.
En tant qu’écrivaine, professeure et intellectuelle engagée, elle a non seulement enrichi le paysage littéraire francophone avec ses œuvres profondes et captivantes, mais elle a également été une voix importante pour la reconnaissance et la valorisation des cultures et des identités marginalisées.
Son roman Ségou, un récit épique de la chute du royaume bambara, et Moi, Tituba sorcière…, explorant le destin tragique d’une femme accusée de sorcellerie dans les Caraïbes coloniales, illustrent son engagement envers la réécriture de l’histoire à travers des perspectives souvent négligées.
Sa plume a donné vie à des personnages complexes et à des histoires puissantes, offrant ainsi une nouvelle compréhension du passé et du présent.
En tant qu’éducatrice, elle a façonné des esprits à travers le monde, transmettant sa passion pour la littérature et la pensée critique.
Son travail au sein du Centre des études françaises et francophones de l’université Columbia a contribué à élargir la portée de la littérature francophone et à promouvoir la diversité des voix littéraires.
Les nombreuses distinctions et récompenses qu’elle a reçues, notamment le prix Nobel de littérature en 2018, témoignent de la reconnaissance de son talent exceptionnel et de son impact durable sur le monde de la littérature.
En cette période de deuil, alors que nous rendons hommage à Maryse Condé, nous célébrons également son héritage immortel et son engagement inébranlable envers la justice, la diversité et la vérité.
Ses mots continueront de résonner et d’inspirer, guidant les générations à venir vers un avenir plus juste et plus éclairé.
J’adresse à son époux, ses enfants et à la famille Condé, mes sincères condoléances. »
Didier Destouches, universitaire :
« Maryse, notre Maryse s’en est allée, après une vie puissante et sans fards. Maryse incarnait et incarnera toujours L’ESPRIT GUADELOUPÉEN, dans tout ce qu’il a d’incandescent, de libre et indomptable, et de talentueux. La présence nous manquera mais l’exemple demeurera ! Mèsi Maryse pou chimen la et pou lymiè la. »
Georges Brédent, adjoint culture à Pointe-à-Pitre :
« Nous sommes tristes. Nous pensons avoir fait notre part à travers les hommages que nous lui avons rendus de son vivant. Mais pour mieux faire, prenons l’engagement de la lire ou la relire et de méditer l’histoire de Tituba, et de tant d’autres héroïnes et héros qui portent son œuvre colossale d’une portée philosophique indéniable. Et.ce sera ainsi une manière généreuse de la garder en nous. »
