Décès de Maryse Condé : « Elle est l’une des voix de réconciliation de notre propre histoire », avait dit Emmanuel Macron

Le préfet de Région, Xavier Lefort, a rendu un hommage à Maryse Condé, disparue cette nuit.

« La littérature pleure une de ses plus fières représentantes : Maryse Condé, dramaturge, autrice et femme de lettres décédée ce 2 avril 2024 à l’âge de 90 ans.

Elle laisse en héritage une œuvre traversée par les combats antiracistes. Par ses mots et par sa personnalité, Maryse Condé fait rayonner dans le monde son territoire, la Guadeloupe.

Elle a inscrit la Guadeloupe, dans sa force et sa singularité, avec son imaginaire créole et son Histoire, au plus haut rang des lettres françaises et francophones, au rang des œuvres transatlantiques, celles engendrées par les suites de l’esclavagisme.

Maryse Condé était par ailleurs Grand-Croix dans l’ordre national du Mérite, officier dans l’ordre de la Légion d’honneur et Commandeur dans l’ordre des Arts et des Lettres.

En 45 ans d’écriture et autant de livres offerts au monde — avec de nombreux prix prestigieux dont le prix de l’Académie française et le prix Nobel alternatif de littérature en 2018, elle affirme que la liberté n’est jamais acquise et que le bonheur est — sinon un droit — un but légitime, quoiqu’il en coûte.

Car Maryse Condé était une femme révoltée, qui comme Albert Camus en disant « non », a dit « oui » à autre chose. Son regard sur le monde est lucide : elle pourfend les raideurs de l’identité, les dogmes, le prêt à penser, la médiocrité. Et si elle affirme avec vigueur une appartenance, c’est pour mieux dessiner la cartographie d’un monde nouveau, métisse dans ses langues et cultures.

Xavier Lefort, préfet de la région Guadeloupe, exprime sa profonde et sincère reconnaissance à la femme exceptionnelle qu’est Maryse Condé, et ses sincères condoléances à son mari Richard Philcox, à ses enfants et à toute sa famille.

Tout comme le Président de la République, l’a dit à Maryse Condé lorsqu’il lui a remis la Grand-Croix de l’ordre du Mérite en 2020 :

« Je suis bouleversé par les combats qu’elle a menés et surtout par cette espèce de fièvre qu’elle porte, d’indiscipline, de décalage permanent. Elle est l’une des voix de réconciliation de notre propre histoire. » »

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