Maryse Condé n’est plus. Elle s’est éteinte sans bruit, cette nuit, à l’âge de 90 ans. Après la mort viennent les hommages…
Ary Chalus, président du Conseil régional de Guadeloupe :
« C’est avec une profonde tristesse que le président du conseil régional Ary Chalus a appris le décès de Maryse Condé, quelques semaines après son 90e anniversaire. Ancienne journaliste à la BBC et à RFI, fondatrice du Centre des études françaises et francophones au sein de l’Université de Columbia aux Etats-Unis, Maryse Condé était surtout une Grande Guadeloupéenne, une écrivaine qui lègue à la postérité une œuvre littéraire exceptionnelle.
Lauréate du Prix Nobel alternatif de littérature en 2018 ; ses récits ont une renommée mondiale.
Avec émotion, le président Ary Chalus rend hommage à un monument de la littérature guadeloupéenne, à l’enfant du pays qui a toujours écrit comme si sa vie en dépendait, plongeant sa plume dans toute la nostalgie, toute la dignité, toute la résilience de ce que nous sommes. Maryse Condé laisse un héritage incommensurable pour lequel nous devons nous montrer dignes.
La Collectivité régionale s’est ainsi engagée à poursuivre et à amplifier son œuvre tout au long de cette année Maryse Condé. Une année ponctuée dès octobre 2023 d’évènements littéraires, artistiques et scientifiques pour mettre à l’honneur sa vie et son œuvre monumentale auprès de tous les Guadeloupéens.
Malgré son état défaillant, Maryse Condé avait manifesté le souhait de participer au colloque international organisé par la collectivité régionale et l’Université des Antilles qui sera consacré à son œuvre, en octobre prochain.
Merci à vous Maryse Condé d’avoir fait rayonner la Guadeloupe dans le monde. »
Le président de Région Ary Chalus, les élus régionaux, ainsi que toute l’équipe régionale qui travaille
depuis près d’un an aux côtés de Kaz à Condé, s’associent à la douleur de Sylvie-Anne et de toute
sa famille, et leur adresse leurs sincères condoléances. »
Jean-Philippe Courtois, maire de Capesterre Belle-Eau, premier vice-président du Conseil départemental :
« Maryse Condé est désormais consacrée par l’éternité de son œuvre, elle retrouve les murailles de cette terre que de Marie-Galante à Ségou en passant par les Etats-unis, elle aura parcouru sans fard !
Par son œuvre d’autrice et sa personnalité elle aura telle une missionnaire fait rayonner et connaître ce nouveau-Monde qu’est la Guadeloupe.
Si nous n’avons le cœur à pleurer aujourd’hui, pour rendre hommage à son amour indéfectible de la Guadeloupe, nous devrons retrouver le cœur à rire, pour respecter sa volonté de nous faire vivre notre génie guadeloupéen. »
Olivier Nicolas, secrétaire national aux Outre-mer du PS :
« Nous avons le coeur à pleurer en ce mardi 2 avril.
Maryse Condé, la plus grande et la plus illustre de nos écrivaines, s’en est allée dans une ultime « traversée de la mangrove » pour rejoindre le sommet du grand filao où brillent nos plus belles étoiles.
Elle était libre et rebelle. Dans sa vie comme dans son oeuvre où chacun peut trouver une part de lui-même.
Elle avait un immense talent pour conter et raconter les bonheurs et les désordres de nos âmes antillaises façonnées par l’esclavage et la colonisation, et par les aspirations qu’ils ont fait naître.
Lonè é rèspé !
Nous adressons nos sincères condoléances à sa famille et à ses proches. »
Victorin Lurel, sénateur, ancien ministre :
« Avec la disparition de Maryse Condé, la Guadeloupe perd l’un de ses phares. Une écrivaine et penseuse libre, un souffle littéraire hors du commun qui magnifiait les cultures créoles.
Par son engagement, sa verve et son style simple et direct, Maryse Condé aura porté la littérature antillaise à son plus haut niveau. Un immense talent reconnu internationalement en 2018 par l’attribution du prix Nobel de littérature alternatif qui fait la fierté de notre péyi.
Journaliste militante, écrivaine prolixe et professeure respectée, Maryse Condé entre ce jour au panthéon de nos plus grandes figures guadeloupéennes.
Voix radicale, Maryse Condé était un esprit toujours indépendant et volontairement exigeant.
La France et la Guadeloupe sauront, à n’en pas douter, honorer cette artiste complète et inspirante et faire vivre son œuvre magistrale.
J’adresse à sa famille et à ses proches mes plus sincères condoléances. »
Bernard Guillaume, président de Péyi Gwadloup :
« Maryse Condé était la plus grande de nos écrivaines. Elle aura fait résonner notre Histoire et nos histoires dans le monde en contribuant à leur donner leur pleine dimension universelle.
Sa vie, à elle seule, fut un roman. Celui d’une femme libre et verticale qui portait la Guadeloupe dans sa chair et dans ses mots.
Nous exprimons notre émotion et notre gratitude en formulant le vœu qu’elle soit honorée à la hauteur de ses talents et de son oeuvre.
Nos sincères condoléances à sa famille et à ses proches. »
Max Mathiasin, député de la Guadeloupe :
« Le député de la troisième circonscription, Max Mathiasin, s’incline avec le plus grand respect devant la mémoire de la professeure de littérature et écrivaine Maryse Condé.
Le député de la troisième circonscription rend un hommage appuyé à la femme guadeloupéenne et à l’écrivaine qui a su très tôt, à travers son art, embrasser
l’universalisme (Ségou, Moi Tituba…) pour revenir vers sa terre natale à « cœur ouvert ».
Puisse Maryse Condé demeurer dans les mémoires un exemple de persévérance et d’engagement pour les générations d’aujourd’hui et à venir. »