David Huc : « Les usagers de l’eau ne doivent rien à l’Etat »

En Guadeloupe, les associations d’usagers de l’eau montent le ton. Vendredi 12 février, cinq associations d’usagers de l’eau, membres du LKP, ont expliqué leur position au sujet de la formation d’un syndicat mixte ouvert pour la gestion de l’eau en Guadeloupe. Les représentants des usagers ont présenté leur manifeste. David Huc, président de l’association Dlo sé lavi et porte-parole des associations de l’eau du LKP appelle à la mobilisation, le 6 mars.

Quelle est votre position concernant la mise en place d’un syndicat mixte ouvert (SMO) ?

David Huc : Nous sommes pour la mise en place d’un SMO sans service privé. Aujourd’hui, ils veulent mettre en place ce SMO en lui transférant toutes les dettes bancaires du SIAEAG et là, nous ne sommes pas d’accord.

Cela veut dire, que ce soit le SMO ou l’EPCI, ce sera le peuple qui devra payer. C’est inadmissible : le peuple ne doit pas d’argent à l’Etat, au contraire.

Quelles sont vos propositions ?

David Huc : Nous avons rédigé un manifeste qui contient l’ensemble de nos propositions sur la question. La première chose qui aurait dû être faite, c’est l’intégration des associations d’usagers dans le processus de création du SMO. Pourtant, l’Etat français a signé un protocole avec le LKP le 4 mars 2009, dont les articles 34 à 39 stipulaient clairement qu’il ne pouvait pas y avoir la mise en place d’un syndicat unique pour la gestion de l’eau sans y inclure les usagers. Comment voulez-vous travailler pour un peuple, sans travailler avec le peuple ?

Nous demandons également de l’eau de qualité en quantité. L’eau que nous avons actuellement en Guadeloupe n’est pas potable, la qualité de l’eau n’est pas bonne. Nous exigeons une eau sans chlordécone. Nous demandons également à la population d’arrêter de payer les factures, car la qualité de l’eau n’est pas au rendez-vous. On ne peut pas payer une eau non-potable et un service public qui est incapable de tenir sa part du contrat.

Quelles sont les prochaines étapes de votre mobilisation ?

David Huc : Nous avons entamé des discussions avec ceux qui ont bien voulu discuter avec nous. Avec mon association, nous travaillons en collaboration avec la communauté d’agglomération du sud Basse-Terre (CASBT). Avec le LKP, nous voulons aller plus loin, nous voulons que tout le monde prenne conscience que nous sommes en train de nous empoisonner et d’empoisonner nos enfants. Il faut que nous y mettions un terme. Nous appelons le peuple à se mobiliser le 6 mars, pour exprimer notre mécontentement et pour que les élites se rendent compte de ce qui se passe. Le peuple souffre, nous le voyons sur le terrain, les gens sont harcelés par les lettres de relance, le Trésor public, les lettres d’huissiers, etc. Nous voulons résoudre ce problème ensemble entre Guadeloupéens.

Propos recueillis par Tafari Tirolien

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