Culture. Le Centre des Arts va revivre

Evalués à 18 millions d’euros, les travaux de rénovation du futur Centre des arts de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, devraient se dérouler en deux phases, à partir de 2023.

Mais, avant la reprise du chantier, se posera la question du squat du collectif Awtis an rézistans, présent sur le site depuis d’un an…

Les nouvelles fonctionnalités du futur Centre des arts ont été présentées, mardi 26 juillet, par la communauté d’agglomération de Cap Excellence, propriétaire des lieux, aux artistes et différents interlocuteurs qui ont été approchés pour définir le nouveau projet.

Pour un budget de 18 millions d’euros, il s’agira de remodeler l’existant, en deux phases, pour accueillir les nouvelles fonctions : salles de spectacle de 1 200 places et de 300 places.

Mais aussi zones commerciales comprenant boutiques, restaurant, librairie, espaces de travail, de formation, un studio d’enregistrement…

Dans cette configuration, le hall de ce nouveau bâtiment accueillerait, sur 3 niveaux, des expositions « déambulatoires ». Des choix qui ne sont pas du goût de ceux qui espéraient une « véritable galerie », voire des aménagements spécifiques.

« On ne peut pas tout concentrer au Centre des arts. »

Francesca Faithful, vice-présidente de Cap Excellence.
Francesca Faithful.

« Le Centre des arts n’a pas vocation à accueillir toutes les activités, a rappelé Francesca Faithful, vice-présidente de Cap Excellence. En périphérie, il existe d’autres équipements à la disposition des artistes : le centre culturel Sonis, la salle Rémy-Nainsouta, le palais de la culture Félix-Proto… ».

Pour Laurence Maquiaba, le projet, qui reprend quelques-unes des propositions portées par le collectif Awtis an rézistans, ne satisfait pas certaines attentes. « Nous avons compris que le Centre de ressources ne serait pas au Centre des arts, relève Laurence Maquiaba, du collectif Awtis an rézistans. D’autre part, ce qui est prévu pour le Tiers-lieu n’en est pas vraiment un. Les plans indiquent des ateliers d’artistes mis à disposition. Or, le Tiers-lieu est un espace avec des équipements pour que les gens puissent travailler ensemble et des services idoines : c’est ce qu’il faudra faire. Nous avons eu l’assurance par M. Jalton, président de Cap Excellence, que ses services travailleraient en coopération avec nous pour la suite. »

« Des artistes et artisans ont développé une activité économique sur le site. »

Laurence Maquiaba, du collectif Awtis an rézistans
Laurence Maquiaba, du collectif Awtis an rézistans, porte-parole du groupe.

A ce stade, reste à déterminer l’équipe qui assurera la conception/réalisation des travaux, à partir du premier trimestre 2023.

Mais, pour l’heure, le chantier est toujours occupé par le collectif Awtis an rézistans.

Le 5 juillet 2021, le collectif a entrepris de squatter le site pour susciter une discussion sur la nécessité pour les artistes de disposer d’un espace dédié à leurs activités.

Aujourd’hui, le collectif est dans l’attente d’un « protocole de sortie » du bâtiment.

« Notre objectif était que le Centre des arts soit remis dans l’actualité : c’est un outil dont on a besoin pour travailler, rappelle Laurence Maquiaba. La grande salle de spectacle avec 1200 places serait la seule de cette capacité en Guadeloupe. Aujourd’hui, pour nous, il ne s’agit pas de bloquer le chantier. Mais, il y a une discussion à avoir au sujet des artistes et artisans qui ont créé une activité économique au Centre des arts, ces derniers mois. Il faudra en tenir compte avant que les travaux puissent reprendre. »

Un dossier qui n’a pas fini de créer des remous…

Cécilia Larney

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