Culture. Qu’est-ce qu’un film guadeloupéen ?

Cette question, elle tenait au cœur de Christian Lara, réalisateur guadeloupéen, récemment décédé.

Toute sa vie, Christian Lara a porté haut les couleurs d’un cinéma original, travaillant sur les problématiques guadeloupéennes, et notamment historiques. La geste de Delgrès, Ignace et leurs compagnons, entre 1794 et 1802, période où la Guadeloupe était livrée à elle-même, après la première abolition de l’esclavage, a donné lieu à plusieurs films : Sucre amer, en 1998, Vivre libre ou mourir, en 1980, 1802 l’Epopée guadeloupéenne (2004).

Auparavant, Christian Lara a réalisé Coco La Fleur, candidat, en 1979, sur les pratiques électorales sous nos latitudes, Mamito, Chap’la, Adieu Foulards, Black, Une sacrée chabine, où la Guadeloupe est largement incarnée.

En tout une trentaine de films pour lesquels Christian Lara s’est battu, pour trouver des fonds, faire le montage, la promotion… Un artisan de génie, parfois un peu isolé.

Christian Lara a contre vents et marées poursuivi son œuvre, avec l’idée un jour de donner vie à un mouvement, un label, celui d’un cinéma guadeloupéen.

Peu avant son décès, il avait dit à l’un de ses plus chers amis, son acteur fétiche, metteur en scène et réalisateur, Luc Saint-Eloy, qu’il souhaitait une table ronde autour de cette idée et préparé un argumentaire fouillé.

Pour lui, un film dit « guadeloupéen », avec un label, se devait d’avoir certaines qualités essentielles.

Cette semaine, à la résidence départementale, autour de Luc Saint-Eloy se sont retrouvés des invités, producteurs, réalisateurs, comédiens, diffuseurs pour travailler sur le contenu du label Guadeloupe à apposer sur des films.

Qu’est-ce qu’un film guadeloupéen ? Question posée et discutée autour des principes définis par Christian Lara : huit critères bien précis.

Le film doit avoir pour base une histoire guadeloupéenne, qui valorise la Guadeloupe, tournée à 50% en Guadeloupe, par un réalisateur né ou dont les parents (ou grands-parents) sont de Guadeloupe, avec un producteur délégué (à tout le moins) guadeloupéen, un (e) comédien (ne) guadeloupéen (ne), les techniciens devant eux-aussi être Guadeloupéens. Enfin, ce doit être un film où la langue créole est parlée par les comédiens.

« Christian Lara ne parlait pas créole ! Il y a très peu de parler créole dans son œuvre», a dit un des intervenants, ce qui a fait rire, mais l’idée générale des critères a été adoptée comme étant originale.

Cette nomenclature que l’on pourrait estimer réductive devrait déboucher prochainement, si les initiateurs de cette rencontre ne cèdent pas à la lassitude, à la création d’un label.

Qui aura ce label, porté à l’international ? « Il y aura ceux qui remplissent les critères, qui auront ce label, et puis il y a ceux qui ne l’auront pas mais ne seront pas pour autant discriminés », a-t-on dit. Surtout s’ils emploient des techniciens guadeloupéens ou des premiers assistants à la réalisation nés en Guadeloupe, des comédiens, etc.

ILS ONT DIT (le débat s’est élargi au cinéma antillais, celui-ci étant essentiellement… guadeloupéen)

Luc Saint-Eloy, comédien :

Blaise Mendjiwa, réalisateur (documentariste) :

Gnama Baddi Dega, producteur (Skyprod) :

Jean-Marc césaire, diffuseur (Ciné Woulé) :

Nadine Rabin, cinéphile, professeure d’expression corporelle :

Facebook
Twitter
LinkedIn
WhatsApp
Email

Actualité

Politique

Economie

CULTURE

LES BONS PLANS​