Le succès se répète lorsque les Cubains se déplacent librement. Le jeune Felipe Valls fuit à l’âge de 25 ans l’indignation castriste qui a frappé ses commerces à l’Est de l’île de Cuba, et après cinquante ans il possède le restaurant de cuisine cubaine le plus célèbre au monde : Versailles, à Miami.
L’histoire n’aurait pas dû se dérouler de cette manière, de bons restaurants auraient dû exister à La Havane ou à Santiago de Cuba, comme pendant la République, mais le communisme a brusquement interrompu cette possibilité et a plongé l’île dans son stade le plus misérable, désespéré.
Victime de la nécromancie castriste
Dans l’un des documentaires que l’Institut du cinéma (ICAIC) a consacré à la sagesse d’Alejo Carpentier, il élabore un éloge ponctuel, sans un iota de honte, sur les caves de La Havane, où toutes sortes de nourriture étaient distribuées en même temps et des comptoirs confortables servaient des plats préparés, des boissons gazeuses et même des boissons alcoolisées. Ainsi le « pain à la mortadelle » et « le pain à la timba » deux emblèmes de cette possibilité gastronomique, ont aussitôt disparu par l’art de la nécromancie castriste.
Heureusement, la route cubaine vers la liberté est parcourue en seulement 90 milles, Miami est la Mecque de son exil et le restaurant Versailles la place où coïncident la nostalgie et la ferveur d’une nationalité qui a été ouverte, entre autres, sur la base de sa cuisine qui n’a pas été dissipé par son exil en terre étrangère.
Le drame vernaculaire du chef Nitza Villapol résume le manque de respect d’un régime pour ses racines et ses traditions. Dans son émission télévisée populaire des années 1950, Cocina al minute recommande une huile d’olive espagnole puis, en pleine « révolution », il veut nous convaincre que l’omelette au yaourt est frite avec de l’eau.
La fermeture définitive d’une friterie, en 1968, a provoqué le tsunami, du mythique effet papillon, qui a dévasté la bonne table servie par le peuple cubain.
Versailles, Castro,
monuments historiques
Versailles a apporté l’omniprésente petite fenêtre reproduite plus tard dans tous les coins de la ville, où le café fraîchement moulu est disponible et la possibilité d’un Cuba libre est agréée en direct, sans restrictions.
La blague selon laquelle la défaite de Fidel Castro se répète à Versailles depuis un demi-siècle est devenue réalité le jour de la mort du tyran, alors que toutes les générations d’exilés cubains se sont spontanément rassemblées sur les lieux du restaurant pour célébrer un événement si attendu.
Source : Cubanet
Lien : https://www.cubanet.org/opiniones/medio-siglo-del-restaurante-versailles/