Crise sociale. Les étudiants de Guadeloupe ne veulent pas être oubliés

Dans un courrier en date du 4 décembre, les représentants des étudiants du Pôle Guadeloupe de l’université des Antilles s’adressent aux élus de Guadeloupe. Ils ne cachent pas leur « écœurement » d’être en permanence ignorés. Ces étudiants qui ne se reconnaissent pas dans la « jeunesse guadeloupéenne » souvent évoquée par les politiques, souhaitent être écoutés par le président de Région et le préfet.

Depuis le début de la crise sociale et sanitaire en Guadeloupe, les étudiants se retrouvent lésés, bousculés (cours et examens reportés, annulés ou mis en distanciel) du fait des blocages et pâtissent des restrictions imposées par ces derniers en sus de celles déjà existantes à cause de la situation Covid-19 et des arrêtés préfectoraux. Nous entendons souvent parler d’un hypothétique accompagnement pour la « jeunesse guadeloupéenne ».

La jeunesse oubliée

Nous sommes écœurés, atterrés de constater qu’aucun élu local ne s’intéresse à la Jeunesse Étudiante de Guadeloupe. C’est un total manque de respect et de considération envers nous, la jeunesse oubliée. Nous nous sentons méprisés, mis de côté.

Alors même que des discussions se sont tenues au Campus de Fouillole le 2 décembre, personne ne s’interroge sur ce que vit une étudiante ou un étudiant en Guadeloupe. Peut-être faudrait-il rappeler que la Jeunesse Guadeloupéenne dont tout le monde parle ne se résume pas :

  • aux jeunes partis faire des études hors de la Guadeloupe
  • aux jeunes qui n’étudient pas ou plus
  • aux jeunes actifs ou encore aux jeunes Guadeloupéens diplômés qui souhaitent revenir aux Antilles.

Nous ne nous reconnaissons pas du tout dans la Jeunesse Guadeloupéenne dont vous parlez dans vos multiples discours.

Quid de « l’autre » jeunesse guadeloupéenne ? Quid des jeunes de 16 à 27 ans en Guadeloupe ? Quid des jeunes qui étudient ?

Florilège de revendications

Si au niveau de l’Université des Antilles, nous pouvons débattre des problématiques afférentes à nos formations dans les conseils idoines, où – et avec qui – pouvons-nous discuter notamment :

  • de l’inexistence d’avantages pour les étudiants en Guadeloupe
  • du coût astronomique des forfaits mobiles en Guadeloupe
  • des problématiques de vie chère avec une bourse sur critères sociaux imparfaite et de surcroît indexée sur celle de la France hexagonale
  • des problématiques du coût des logements étudiants en Guadeloupe
  • du nombre infime de jobs étudiants en Guadeloupe
  • du manque d’infrastructures sportives entretenues et de bonne qualité en Guadeloupe
  • de l’écart ahurissant des prix des articles entre la Guadeloupe et la France Hexagonale
  • de l’inexistence de forfaits aériens et maritimes entre la Guadeloupe et la Martinique pour aider les étudiants qui viennent étudier en Guadeloupe
  • de l’inexistence de référencement de la Guadeloupe sur les plateformes d’achat, de streaming et de bons plans nationaux encore en 2021
  • de la vétusté des infrastructures en Guadeloupe
  • du manque de lieux dédiés à l’expression culturelle et à la production artistique en Guadeloupe
  • du manque de lieux dédiés à la création et à l’innovation technologique en Guadeloupe
  • de la dévalorisation systématique de nos diplômes et de nos compétences au niveau local
  • du manque total d’accompagnement à l’entrée dans la vie active post diplomation en Guadeloupe
  • du manque total de reconnaissance du mérite au niveau local tant pour les sportifs de haut niveau que pour les étudiants majors de promotion ou engagés associativement ou dans la société civile
  • des surcoûts imposés aux étudiants lors de l’achat d’ouvrages au programme ou de matériel par rapport aux étudiants de la France hexagonale
  • de l’état des routes et du réseau d’éclairage public en Guadeloupe
  • du coût de l’essence et des transports en Guadeloupe
  • de la problématique des zones blanches ou très mal desservies en réseau internet

Ce que veulent les étudiants

Nous demandons à être reçus et écoutés par le président de Région, et le Préfet qui a reçu mandat du gouvernement pour approfondir le dialogue avec les acteurs du terrain notamment sur les problématiques liées aux étudiants et à la jeunesse.

Nous établirons un cahier de propositions qui leur sera remis en séance. Nous avons des problématiques propres à notre statut d’étudiant et de jeunes Français en Guadeloupe ; problématiques qui sont les principales causes du départ définitif des jeunes de la Guadeloupe et qui ne font même pas l’objet de discussion dans les débats actuels.

Nous demandons à être traités – a minima – au même titre que les étudiants de France hexagonale, d’avoir accès aux mêmes services, aux mêmes avantages, dans les mêmes conditions et que les bourses soient adaptées au contexte économique de la Guadeloupe en 2021. Pour une prise en compte des problématiques de tous les jeunes de Guadeloupe.

Le courrier est cosigné par les représentants étudiants du Pôle Guadeloupe de l’université des Antilles :

James Larrouy, Doctorant en Mathématiques, vice-président Étudiant de l’UA Pôle Guadeloupe, élu au Conseil de l’École Doctorale 589, Allan Colonnette, L3 STAPS, représentant étudiant STAPS, Marina Dalbinoë, DFGSM3 3e année de médecine, présidente de Médik’ West Indies, Janice Deroche, L3 Lettres, élue étudiante UFR Roger Toumson, Léa Jérémie, M2 MEEF, élue étudiante INSPE, Émilie Jérôme, M1 Biologie, élue étudiante UFR SEN, Cassandra Karioua, M2 Droit public, élue étudiante UFR SJE, Carl Rippon, Doctorant en économie, élu étudiant au Conseil Académique de l’UA, Camille Ullindah, DUT 2 MMI, représentante étudiante IUT de Guadeloupe, Loïs Victor, 3e année de diplôme d’Ingénieur, représentant étudiant Formations Ingénieur.

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