La pandémie de Covid-19 a induit une activité léthargique dont certains commerces ne se relèveront pas. En Guadeloupe, est venue s’ajouter une crise sociale qui contraint les commerçants à assister impuissants à la survie de plus en plus incertaine de leurs entreprises.
Une dizaine de jours après les terribles scènes de pillages et d’incendie qui ont laissé la Guadeloupe sous le choc, les stigmates sont encore visibles à Pointe-à-Pitre et présents dans les esprits.
Malgré la levée des mesures de confinement, la ville semble encore lymphatique. Faute de clients et souvent même de personnels, bloqués par les barrages routiers. L’activité économique est au point mort à Pointe-à-Pitre. A la mi-journée, les commerçants baissent le rideau.
« On résiste symboliquement en ouvrant le matin… »
François Pellecuier, président de l’Union des services et commerces pointois.
Dans les artères commerçantes de Pointe-à-Pitre, particulièrement la rue Frébault, qui foisonnaient de monde, c’est le calme plat. Même le samedi. Comme un jour sans fin. Une vraie déveine, surtout à l’approche des fêtes de fin d’année.
« Il n’y a rien, pas de clients, déplore François Pellecuier, président de l’Union des services et commerces pointois, adjoint au maire de Pointe-à-Pitre en charge des relations avec les acteurs économiques, tourisme et croisières. L’activité est morte. On résiste symboliquement à la situation en ouvrant le matin, mais on ferme à midi parce qu’il n’y a plus personne. »
Victimes des crises à répétition
Après vingt mois d’activité en pointillés ou d’inactivité totale, imposés par la crise sanitaire, les commerçants espéraient s’engager pleinement sur le chemin de la reprise. Pour conjuguer le sort et faire de cette période un mauvais souvenir. Certes, après le confinement, il y a eu les soldes, pas concluantes, mais nécessaires au redémarrage. En ligne de mire, pour constituer une trésorerie, les fêtes de fin d’année apparaissaient comme une aubaine.
« Nous sommes victimes des crises à répétition, commente François Pellecuier. Après deux ans de coups de boutoir, très peu de personnes ont les possibilités de se relancer. Nous avions beaucoup misé sur le mois de décembre. Maintenant, que dire ? A qui parler ? Tout cela crée une problématique pour l’avenir qui est conséquente. »
Cécilia Larney
De Charybde en Scylla
Entre une pandémie qui n’en finit pas de faire peser des incertitudes sur l’avenir et un climat de violences qui détruit tout sur son passage, les commerçants sont pris en otages. « On attend péniblement, dans le stress, jusqu’au milieu de la nuit, en se demandant si ça va recommencer et quels magasins vont encore partir en fumée ? », s’interroge François Pellecuier.
Les scènes de pillages et les incendies de commerces qui ont rythmé les nuits en Guadeloupe depuis le 18 novembre viennent compromettre l’espoir d’une reprise économique en décembre.