Crise sociale. Anaïs : « Nous sommes pris en otages »

Maman d’une fillette de 8 ans et demi porteuse d’un handicap, Anaïs a dû annuler les rendez-vous médicaux de sa fille à cause des barrages qui confinent la ville de Sainte-Rose. La fin du calvaire est proche.

Tout a commencé avec les mouvements sociaux, le 15 novembre, et depuis, on n’en voit pas le bout. Résidant à Sofaïa avec sa famille, Anaïs est, comme beaucoup d’autres Sainte-Rosiens, prise au piège. Une situation difficile à supporter quand la grande majorité des barrages qui entravaient la circulation sur les routes de Guadeloupe ont été levés.

Un casse-tête

Le rond-point de Perrin (Les Abymes) et Sainte-Rose restent encore impraticables. A Sainte-Rose, la situation est d’autant plus critique que la ville est verrouillée : les accès sont bloqués et des barrages entravent aussi la circulation à l’intérieur de la ville. Un vrai casse-tête.

« Nous avons eu beaucoup de restrictions liées au Covid. Être bloqués à nouveau, c’est très compliqué : je ne peux pas voir mes parents, on ne peut même pas se rendre à Deshaies, ni même rendre visite à des proches à l’Ehpad de Sainte-Rose. Nous sommes vraiment pris en otages ! »

« La libre-circulation est un droit ! »

Certains, comme Brigitte, ont pu trouver un itinéraire de délestage, mais à quel prix ! D’autres, comme Anaïs, subissent cet emprisonnement.

« Je comprends les revendications, mais la libre-circulation est aussi un droit, rappelle Anaïs. Que ma fille, trisomique, ne puisse pas bénéficier de ses soins, que je sois obligée d’annuler ses rendez-vous médicaux, notamment un examen cardiologique, qui étaient prévus en dehors de Sainte-Rose, ce n’est pas normal. »

Barrages et pillages

Les professionnels de santé (kiné, orthophoniste…) qui exercent sur le territoire de Sainte-Rose ne sont guère plus accessibles. Les barrages à l’intérieur de la ville ne permettent ni à Anaïs, ni aux soignants d’accéder au cabinet. « Ils ne me laissent pas passer aux barrages, confie Anaïs. En plus, à cause des actes de vandalisme, certains soignants préfèrent ne pas ouvrir leur cabinet. C’est très compliqué. En plus, on ne voit pas les forces de l’ordre : on est livrés à nous-mêmes. »

Cécilia Larney

Des commerces peu ou pas approvisionnés

Autre conséquence des barrages à Sainte-Rose, les difficultés d’achalandage des commerces. Ce qui, dans le cas d’Anaïs est particulièrement problématique. « Ma fille suit un régime alimentaire particulier, notamment avec des laitages. Or, le rayon frais était vide. Ça commence à aller mieux, mais il a fallu qu’on s’approvisionne en aliments par voie maritime, entre-temps. On a aussi dépanné d’autres personnes qui étaient dans le besoin. »

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