Crise sociale : « A Sainte-Rose, c’est une vraie galère!»

Mère de famille, Brigitte vit à Sainte-Rose. Depuis qu’un collectif a entrepris d’installer des barrages routiers dans et aux points d’accès de la ville, le quotidien de la famille est passablement bouleversé, sans parler de l’impact financier.

Vingt jours de blocage à Sainte-Rose et une exaspération qui est à son comble. « Je vis très mal cette situation, commente Brigitte. C’est une vraie galère quotidienne. J’ai l’impression que Sainte-Rose est une zone de non-droits. »

Pour se rendre sur son lieu de travail, en dehors de Sainte-Rose, conduire sa fille à Lamentin, à la garderie, Brigitte doit prendre son mal en patience. Une situation qui a aussi un impact sur son budget. « Les détours que je dois faire en passant par la Côte sous-le-vent et la Traversée, quand c’est possible, augmentent ma consommation d’essence. Quand je dépose ma fille à la garderie et chez l’assistante maternelle, cela génère des frais supplémentaires et de la fatigue. »

« Avec les cours à distance, la motivation n’est pas la même ! »

La fille cadette de Brigitte, elle, suit les cours à la maison, le lycée étant fermé. Une situation qui préoccupe aussi la mère de famille.

« Ma fille travaille régulièrement et correctement, mais je vois les effets de la crise, explique Brigitte. Même avec un bon potentiel, elle est en difficultés. La motivation n’est pas la même. Se lever tous les matins pour aller en cours, cela donne un rythme de vie qu’on n’a plus en restant à la maison. »

« C’est très frustrant. »

Déjà vingt jours que la petite famille subit les contraintes liées aux barrages sans savoir quand elle pourra vaquer « normalement » à ses occupations : se rendre au lycée, à la garderie, au travail sans avoir à sacrifier des heures de sommeil et une partie de son salaire. « C’est vraiment une galère, répète Brigitte. Après le Covid, les confinements, les couvre-feux…, on a encore cette pression, ces contraintes, cette restriction sur notre liberté. Maintenant, il y a des horaires pour circuler : c’est très frustrant. »

Depuis peu, le collectif de Sainte-Rose a fait connaître ses doléances. Reçu par le maire Sainte-Rose, ce dimanche 5 décembre, le collectif devrait poursuivre les discussions cette semaine. Pour autant, la levée des barrages n’est pas à l’ordre du jour.

Cécilia Larney

Un cycle qui n’en finit pas

Ce dimanche, le collectif qui contrôle les accès à la ville de Sainte-Rose a diffusé un message sur les réseaux sociaux informant les habitants que le pont serait à nouveau bloqué à 18 heures !

« C’est une double frustration qui s’ajoute au couvre-feu, déplore Brigitte. En plus, il y a des barrages qui ont été installés à l’intérieur de la commune : on ne peut même pas se rendre auprès d’un proche. Donc, il faut circuler à l’intérieur des quartiers, slalomer entre les branchages, les carcasses, les ferrailles, voire passer sur les trottoirs… Et, quand on voit l’état de la ville, ça fait mal au cœur. A la fin de tout cela, on aura beaucoup de fractures : les personnes socialement défavorisées le seront encore plus et la scolarité des enfants en prend déjà un coup. Ces barrages ont un impact sur le pouvoir d’achat : on dépense plus en essence, en usure de pneus… On est dans un cycle qui n’en finit pas : on ne voit pas le bout du tunnel. »

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