Covid. Que pensez-vous des nouvelles mesures de la préfecture ?

Ce mercredi 14 avril, le préfet de la Guadeloupe, Alexandre Rochatte, a annoncé un couvre-feu entre 19 et 5 heures sur le territoire de la Guadeloupe. Ce couvre-feu prendra effet dès ce samedi 17 avril pendant trois semaines. Une décision qui ne fait pas l’unanimité auprès de la population.

Ce jeudi 15 avril, Karib’info est allé à la rencontre des Guadeloupéens, afin de recueillir leur point de vue sur la décision préfectorale de la veille. Globalement, les Guadeloupéens comprennent la décision qui a été prise suite à une forte augmentation des cas lors de la semaine dernière. La Guadeloupe a compté jusqu’à 500 cas de Covid-19 lors de la semaine 14, des chiffres qui ont poussé le préfet à renforcer les mesures restrictives.

Vincent pense que les mesures de restrictions auraient du venir plus tout. Photos TT

D’autres personnes regrettent que les décisions soient prises en réaction de la situation au lieu de privilégier des mesures préventives qui permettraient d’avoir une situation moins tendue. C’est l’avis de Vincent jeune martiniquais de passage en Guadeloupe. « Ma compagne est aide-soignante en service Covid et je suis thérapeute de médecine chinoise. Je suis un partisan qu’il vaut mieux « prévenir que guérir ». 
Pour moi, ces mesures auraient dû arriver beaucoup plus tôt avant que l’on soit dans cette situation. Selon moi, la préfecture a agi après les faits au lieu de réagir quand cela était nécessaire.»

Mike et les incohérences.


Une analyse partagée par Mike. « Je trouve qu’il y a énormément de désinformation autour du Covid-19 et de ses chiffres. Par ailleurs, il y a énormément d’incohérences dans les décisions prises par nos préfectures, comment on peut d’un côté, autoriser l’entrée de milliers de touristes, pour durcir les restrictions deux mois plus tard ?  », explique-t-il.

« Je pense qu’il y a d’autres dispositions que l’on aurait pu prendre, avec des mesures qui seraient plus adaptées à la population et au rythme de vie des Antilles, poursuit Mike, je pense que trois semaines, c’est assez excessif. »

Liliane et Stéphane d’accord avec cette décision.

Pour Liliane et Stéphane, le couvre-feu aurait dû être avancé à 19 heures depuis le mois dernier. « Cette décision aurait dû être prise plus tôt. Maintenant, je suis d’accord avec l’avancement du couvre-feu parce qu’il faut prendre certaines mesures pour freiner le virus. »

Les restaurateurs sont mécontents

Le passage du couvre-feu à 19 heures est synonyme d’une suppression de la clientèle de nuit de la plupart des restaurateurs. Le secteur qui a extrêmement souffert depuis plus d’un an estime qu’il y a une forme d’acharnement dans les mesures choisies.

Edwin Rochemont chef de Gargantua Grill : « Il faudrait pas sanctionner les mêmes »

« Encore une fois, les décisions nous mettent nous, restaurateurs dans la galère. Le virus continue à se développer dans l’île, c’est un fait, mais est-ce qu’un couvre-feu à 19 heures est la meilleure solution pour freiner sa progression ? Est-ce qu’il ne vaudrait pas mieux tout bloquer pendant une semaine, pour ensuite basculer sur des mesures plus souples ? On empêche les gens d’aller au restaurant, et je trouve cela ridicule, quand on voit que Destrelan, Milenis, Carrefour sont blindés, c’est pas en venant manger au restaurant où il y a 15, 20 personnes que l’on va permettre la progression du virus. Je comprends qu’il faut trouver des solutions, mais dans ce cas-là, il faut sévir sur tout le monde et pas seulement sur les mêmes. Nous les restaurateurs, on est toujours en première ligne. »

Une peur que les clients ne jouent pas le jeu

« Avec le premier couvre-feu à 22 h, on a essayé d’ouvrir plus tôt vers 17h-18h, mais les clients viennent quand même vers 19 h, 20h parfois 21 h. Maintenant, à 19 h, on ne peut faire que le service du midi », poursuit Edwin Rochemont.

Christel Poinas gérante du Pirate Caribéen et du Asian Pirate : « Nous sommes obligés de repasser au chômage partiel pour certains employés. »

« Nous avons pris des dispositions, nous sommes obligés de repasser au chômage partiel pour certains employés, c’est très compliqué pour nous. 
Lorsqu’on était au couvre-feu de 22 heures, les gens arrivaient tous en même temps aux alentours de 20 heures ce qui faisait qu’on était obligé de garder le personnel entièrement pour pouvoir gérer le flux. Depuis le début de la pandémie, nous n’avons pas arrêté de jongler avec les salariés »,
conclut-elle.

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