Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, ne le savait sans doute pas mais il a un avocat en Guadeloupe qui prend soin qu’on ne déforme pas ses propos. Cet avocat s’appelle Olivier Serva, député de la première circonscription législative de la Guadeloupe. Auquel, d’ailleurs, M. Véran n’a rien demandé. Mais…
M. Serva vient d’écrire à Olivier Véran pour s’étonner que Valérie Denux, directrice générale de l’Agence Régionale de Santé de la Guadeloupe et des îles du Nord, ait dit, au cours du dernier point presse en préfecture, que l’obligation vaccinale s’appliquait en Guadeloupe pour les soignants et que « ce que le ministre de la Santé a dit, c’est que l’obligation s’applique aux Antilles, il n’y a pas de dérogation à cela. »
A Paris, lors du dernier point presse au ministère, Olivier Véran a dit que l’obligation vaccinale pour les soignants aux Antilles s’appliquerait après la quatrième vague. Ajoutant : « Ceci afin de ne pas rajouter de contrainte supplémentaire à des soignants déjà fortement sollicités, ce que nous comprenons tout à fait. »
Donc, si on saisit les propos du ministre de la Santé, obligation vaccinale pour les soignants, oui, pour faire droit à la loi… mais après la quatrième vague. Si on saisit les propos de Valérie Denux, obligation vaccinale pour les soignants, pas de dérogation. Entendre : ils n’y couperont pas, c’est la loi.
Sémantique, oubli de Valérie Denux de préciser « après la quatrième vague » ou pas, Olivier Serva a écrit à Olivier Véran et il lui demande de repréciser (une nouvelle fois) les choses… et ajoute : « De plus, je vous prie de bien vouloir veiller à ce que les services déconcentrés de l’Etat à l’ARS, traduisent fidèlement et sans discordances vos orientations. » Sans varier d’un iota, aurait-il pu ajouter.
Sacré débat ! Mais c’est pour apaiser des soignants terriblement outragés à la moindre contrariété.
S’il n’y avait que cela… mais le ministre a dit « que l’obligation vaccinale pour les soignants, serait repoussée à la fin de la quatrième vague. » Repoussé ne veut pas dire annulé.
Donc, comme l’a dit aussi Valérie Denux, « c’est que l’obligation (vaccinale) s’applique aux Antilles, il n’y a pas de dérogation à cela. »
A moins d’une sorte de miracle, pas moyen de couper à cette vaccination obligatoire pour les soignants… aux Antilles aussi, territoires où s’applique la loi votée le 5 août 2021. En l’absence de la plupart des députés de Guadeloupe, d’ailleurs.
Le courrier :
