Les chambres consulaires et les socio-professionnels de Guadeloupe et de Martinique alertent sur l’étendue des problématiques économiques des entreprises et proposent des solutions au gouvernement.
Ils ont adressé jeudi 26 août un courrier et une liste de propositions au
ministre des Outre-mer, au président de la République et au Premier
ministre.
Que demandent les chambres consulaires et les socio-professionnels de Guadeloupe et de Martinique ?
Le préambule aux demandes répond : « Ces dernières semaines, la recrudescence de l’épidémie de COVID-19 sur les territoires ultramarins a conduit, une nouvelle fois, le Gouvernement au renforcement des mesures de restrictions sanitaires et de confinement des populations à l’instar de la Martinique et de la Guadeloupe.
Dans ce contexte, les socioprofessionnels des Antilles, de la Guyane, se mobilisent et font part de leurs inquiétudes vis-à-vis d’un schéma de « stop and go » qui leur est imposé depuis plus d’un an, et qui précarise leurs économies, fragiles structurellement. Ils constatent chaque jour une aggravation de la situation d’une large majorité des entreprises de leurs ressorts confrontées aux impacts de la crise sanitaire. »
Les chambres jouent
le jeu aux côtés des autorités
Les chambres rappellent que, malgré cette situation qui impacté gravement leurs activités, elles jouent le jeu : « Actives aux côtés de l’État et des pouvoirs publics depuis mars 2020 et le début de l’épidémie, les chambres consulaires continuent à informer les acteurs économiques et à les accompagner dans le recours aux aides d’urgence et aux mesures de soutien mises en place. Également engagées dans une démarche citoyenne, elles soutiennent les campagnes en faveur de la vaccination et appellent constamment au respect des gestes barrières. »
« Dans le triple contexte d’une crise installée depuis 18 mois, d’une « situation sanitaire dramatique » selon les mots du Premier ministre à Agen, le 29 juillet dernier, et de l’aléa d’une reprise de l’activité en septembre, les signataires des propositions détaillées ci- après demandent le maintien et l’adaptation des mesures conjoncturelles déployées à partir de mars 2020 au titre de la compensation de la perte de chiffre d’affaires (fonds de solidarité), du poids des charges fixes, du maintien de l’emploi (activité partielle et restes à charge), des difficultés de trésorerie ainsi que des obligations sociales et fiscales. »
Pour les chambres, il faut une adaptation aux spécificités du marché. « Les prêts garantis par l’État doivent faire l’objet d’aménagements justifiés par une date de reprise de l’activité de plus en plus aléatoire. L’apprentissage et les CFA sont également impactés et en risque d’asphyxie sans prorogation de l’aide exceptionnelle à l’apprentissage et sans soutien à des CFA de plus en plus confrontés à l’impossibilité de trouver des alternances en entreprise. Le tourisme et le transport aérien sont frappés de plein fouet. Sur nos territoires, la saisonnalité différente, de décembre à mars, nécessite une évolution de l’approche économique de ce secteur. Il en va de même pour les activités situées en amont ou en aval de la filière. Localement, elles font partie de la chaîne de valeur du tourisme. »
Les signataires souhaitent des décisions structurelles dans trois domaines, au moins…
- En premier lieu, au titre du rebond et du redémarrage de l’activité dans leur territoire. Dès juillet 2020, les Chambres et le secteur économique ont formulé des propositions documentées. Les décisions politiques de mise en œuvre restent à prendre. Une part significative des enveloppes du plan national et des accords territoriaux de relance pourraient être dirigée vers une relance de l’activité des entreprises en lien avec les besoins pérennes des territoires.
- Puis, les fonds additionnels exceptionnels REACT-UE pourraient faire l’objet d’une même approche opérationnelle. Le 16 août, le président et la 2e vice-présidente de la région Guadeloupe se sont exprimés en ce sens devant les signataires. Également présent, le directeur du cabinet du président du conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Martinique a semblé partager cette position. Une confirmation politique de cette hypothèse et de ses contours sera nécessaire.
- Enfin, des mesures plus structurelles doivent être recherchées et les signataires y travaillent. Les premières sont à contextualiser avec le prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale. Elles pourraient avoir pour objet de trouver comment adosser le développement économique des trois territoires à de nouveaux enjeux et mécanismes de protection sociale.
Face à la double et profonde incertitude de la fin de l’épidémie et de la reprise économique, les signataires demandent en outre la mise en place d’un Comité de suivi et d’évaluation des mesures de soutien qui réunirait l’État, les organismes sociaux, les collectivités territoriales, les Chambres consulaires et le monde économique de nos territoires.
La séance de travail du 16 août dernier entre le cabinet du ministre des Outre-mer, les préfets de Guadeloupe et de Martinique et les signataires a, selon eux, « montré toute l’utilité de ces échanges immédiats et directs entre le Gouvernement et les territoires.
L’instance de suivi et d’évaluation souhaitée par les signataires s’appuierait sur les travaux du Comité de vigilance Antilles-Guyane qu’ils ont institué dès le confinement de mars 2020. »
Le courrier adressé à Jean Castex, Sébastien Lecornu et au conseiller outre-mer du président de la République :