Les députés Johnny Hajjar, de la Martinique, et Philippe Naillet, de la Réunion, ont répondu aux interrogations de clicanoo. Ils l’ont fait dans le cadre des débats sur le projet de loi portant mesures d’urgence pour adapter les dispositions du code de commerce relatives aux négociations commerciales dans la grande distribution.
Que veulent ces deux élus, députés du groupe socialistes et apparentés ?
Ils ont déposé une série d’amendements pour mieux encadrer les prix en Outre-mer, notamment ceux de première nécessité.
Il s’agit pour le gouvernement d’avancer les dates de négociations entre les industriels, les producteurs et la grande distribution qui se déroulent entre le 1er décembre et le 1er mars, pour faire bénéficier aux consommateurs de nouveaux prix de vente, en baisse, et ce au plus tôt dès le 16 janvier 2024 au lieu du mois de mars 2024.
Un problème : le projet de loi portant mesures d’urgence pour adapter les dispositions du code de commerce relatives aux négociations commerciales dans la grande distribution ne comporte pas de dispositions particulières pour les départements d’Outre-mer. Etonnant, non ?
Le gouvernement a préféré opter pour des mesures secondaires, telles que l’avancement des négociations commerciales, au lieu d’entreprendre des actions pour maîtriser les prix, disent en substance les députés.
« Dans les territoires d’Outre-mer, l’éloignement géographique, l’insularité ou l’exiguïté des marchés à desservir sont des causes structurelles qui expliquent la cherté de la vie. Ces territoires sont de plus en plus touchés par la présence d’oligopoles et de monopoles. Quelques grands groupes maîtrisent la totalité de la chaîne logistique et sont en capacité de déterminer les prix du marché. Ainsi, la diminution des prix des produits de première nécessité devient non seulement une simple revendication mais une véritable nécessité en Outre-mer, où l’extrême pauvreté touche parfois plus de la moitié de la population, ne cesse de dire le député Johnny Hajjar. Le code du commerce permet une intervention de l’État sur le prix de vente de produits ou de familles de produits de première nécessité. Il est temps de procéder à un blocage des prix des produits de première nécessité pour soulager cette situation d’urgence économique et sociale. C’était l’une des propositions que j’évoquais dans le rapport de la commission d’enquête sur le coût de la vie en Outre-mer », poursuit-il.
Le rapporteur de la commission économique a retoqué le principal amendement, le jugeant « irrecevable », sur le bloquage des prix de première nécessité au motif qu’il n’a aucun lien avec le texte du projet de loi.
Les deux députés poursuivent leur démarche.