En visite à Sainte-Rose, ce mercredi 23 février, Guy Losbar, président du Conseil départemental a présenté ses projets pour les 21 ports départementaux de Guadeloupe, et particulièrement les travaux prévus à Sainte-Rose.
Cette rencontre avec le président de la collectivité départementale et son équipe était attendue tant par les marins-pêcheurs que par Adrien Baron, maire de Sainte-Rose et ses conseillers municipaux. Pour les acteurs de la filière pêche, les besoins sont réels après une période Covid qui ne les a pas épargnés. « Le quotidien reste difficile, commente Marc Petit-Lebrun, marin-pêcheur depuis 17 ans. Nous sommes souvent obligés de vendre notre poisson aux mareyeurs à un prix très bas, ce qui ne nous permet pas de nous en sortir. Quant aux aides, avec les charges que nous avons à payer, elles ne couvrent pas nos pertes ! »
Des besoins essentiels pour le développement de la filière
Pour autant, avec ses collègues de la filière Pêche de Sainte-Rose, Marc Petit-Lebrun espère que les engagements seront suivis d’effets. A ce jour, l’eau, l’éclairage (pour tenter de limiter les vols de matériel), des cabanes pour les pêcheurs, à l’instar de Lauricisque (Pointe-à-Pitre), un local pour la Coopérative des marins-pêcheurs… comptent parmi les besoins essentiels à leur activité. « Il faudrait aussi revoir l’enrobage au sol, précise Marc Petit-Lebrun. Avec la pluie, des mares de boue se créent. Pour distinguer chaque activité, des pontons devraient être attribués aux pêcheurs et d’autres, aux plaisanciers. »
Valoriser le potentiel de Sainte-Rose
Un manque de moyens relayé par le maire de Sainte-Rose, Adrien Baron. Autant de demandes entendues par le président du Conseil départemental, Guy Losbar, qui a choisi la commune de Sainte-Rose pour dévoiler son programme doté d’un budget de 30 millions d’euros, destinés aux ports de Guadeloupe.
A Sainte-Rose, avec les 2 millions d’investissement prévus par le Conseil départemental en travaux et équipement, une bonne partie des attentes seront satisfaites. Les travaux devraient débuter en avril pour une livraison au 31 décembre 2022. « Le port de Sainte-Rose dispose d’un énorme potentiel pour la pêche, les loisirs, la plaisance, le cabotage… Il s’agit de faire du port de Sainte-Rose un phare pour le Nord Basse-Terre et la Guadeloupe, en concertation avec la Région Guadeloupe et la Communauté d’Agglomération du Nord Basse-Terre, indique Guy Losbar. Il était important pour nous de venir sur place et d’expliquer notre démarche. Nous avons déjà eu des réunions avec le syndicat des pêcheurs, la Région pour structurer la filière, de la formation jusqu’à la création d’une Coopérative. Je suis très satisfait de savoir qu’il y aura une unité d’agro-transformation sur ce port qui donnera toute sa dimension au projet. »
Pour le confort des usagers du port de Sainte-Rose, deux sanisettes ont été inaugurées, ce mercredi 23 février. Le Conseil département prévoit d’en équiper l’ensemble des 21 ports de l’archipel dans les trois mois.
Cécilia Larney
« Faire battre le cœur de la ville depuis le port »
Selon Adrien Baron, maire de Sainte-Rose, la commune trop longtemps « oubliée », a vivement besoin d’être revalorisée, avec là aussi des travaux élémentaires à assurer, comme la réfection des principales artères de la ville. « Notre objectif, c’est de faire battre le cœur de la ville depuis le port vers un renouveau de la cité, annonce-t-il. Avec l’Europe et les collectivités locales, il faut donner les moyens à la filière Pêche. Je suis en contact permanent avec les pêcheurs de Sainte-Rose. Aujourd’hui, c’est un point de départ pour aller plus loin avec l’ensemble des partenaires. Il faut un schéma global pour aérer la ville et permettre le développement du tourisme et de la filière pêche. »
Profitant de la présence du président du Conseil départemental, le maire de Sainte-Rose a soumis quelques doléances qui ont reçu un écho favorable pour les travaux routiers, la réhabilitation des équipements sportifs, la création d’une piscine hors sol… « Dans cette mandature, je veux créer un fonds d’accompagnement des communes pour les équipements et les infrastructures de proximité, indique Guy Losbar. En ce sens, nous pourrons intervenir aux côtés des communes confrontées à une situation financière difficile. »