Comment lutter contre le stress des personnels de santé ?

Chef des Urgences-Samu du Centre hospitalier de Cayenne, le Pr Jean Pujo est à l’initiative, avec plusieurs de ses collègues aux Antilles, dans l’Hexagone et en Indonésie, d’une étude sur le stress des personnels, soignants ou non, des établissements publics de santé.

De précédentes enquêtes ont montré que le stress propagé depuis le début de l’épidémie de Covid-19 et touche un quart à un tiers des soignants. L’objectif de cette nouvelle étude est de « créer un outil » pour lutter contre le stress des personnels soignants. Les informations seront collectées à Tahiti, à Lyon, en Guadeloupe, en Martinique et à Djakarta, en Indonésie.

Plusieurs facteurs de stress
Pr Jean Pujo.

« Dans les hôpitaux, il n’y a pas de vraie stratégie de gestion du burn-out, précise le Pr Pujo, chef du service Urgences-Samu au Centre hospitalier de Cayenne. Quand on le constate, on dit : « C’est pas bien ! » Le but de cette étude est d’avoir un score managérial, de valider un niveau de stress et les facteurs qui peuvent l’expliquer. »

Jusqu’ici, six facteurs de stress ont été identifiés, dont la hiérarchie, l’environnement de travail, les conditions de travail…

Des soignants vulnérables face à une maladie inconnue

Les auteurs de l’étude révèlent que les plus anciens dans leur fonction sont généralement les plus stressés, « parce qu’ils sont aussi les plus réfractaires au changement, explique le Pr Jean Pujo. C’est étonnant. On pensait que les plus jeunes seraient les plus stressés et que l’expérience aiderait les plus anciens. »

Le stress en général est généré par différents mécanismes durant l’épidémie de Covid-19. Il y a d’abord eu le stress traumatique, lié à l’ampleur et à la méconnaissance de cette maladie. Les soignants étaient particulièrement vulnérables et stressés, ne sachant pas comment se protéger.

Stress, burn-out, démission

Il y a eu des stratégies d’évitement avec des soignants qui évitaient de se retrouver face aux patients. La population, elle, était bienveillante car elle était terrorisée. Il y a eu ensuite une banalisation de la maladie. Les familles et les patients sont devenus plus virulents.

Le travail des soignants, à la longue, les a épuisés, a généré du stress, des burn-out et des démissions. « Nous partons du principe que cela peut être anticipé en le mesurant. On essaie donc de créer cet outil de mesure. »

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