Le 25e festival FEMI commencera le 23 janvier. En amont, une web conférence a été a organisée sur le thème du Cinéma dans les Antilles et de la diaspora africaine. La conférence en ligne s’est déroulée, le 8 janvier, avec de prestigieux invités tel que Jean-Claude Barny, le réalisateur de Neg Mawon, du Gang des Antillais…
Comment rendre le cinéma antillais « mainstream » ? Comment créer une véritable économie autour de nos œuvres cinématographiques ? Ce sont les questions qui ont été traitées durant la première conférence en ligne du FEMI, festival cinématographique, qui commencera le 23 janvier. La conférence a eu lieu en ligne avec plusieurs invités, dont Apolline Traoré, réalisatrice burkinabè, Mouna Ndiaye, actrice, réalisatrice, comédienne, membre du jury du festival de Cannes 2019, Jean-Claude Barny, réalisateur guadeloupéen…
Les invités ont débattu sur différentes thématiques liées au cinéma africain et afro-descendant, ses difficultés à attirer le grand public. Le débat était animé par la journaliste Kareen Guiock.
Principale problématique, les réseaux de distribution qui restent insuffisants pour attirer un public large vers les films africains et afro-caribéens. « Ce n’est pas une question de talent, affirme Jean-Claude Barny, mais d’accompagnement des films. »
« Une identité forte pour le cinéma caribéen. »
Jeanne Romana, réalisatrice.
« Il faut créer quelque chose qui est à nous, a proposé Jeanne Romana, documentariste. Le cinéma caribéen a besoin de créer une identité forte que l’on retrouvera dans toutes les œuvres, et des réseaux de distribution locaux. »
Une opinion partagée par tous. Pour Apolline Traoré, réalisatrice du Burkina Faso, les films africains se heurtent également à une réalité économique qui ralentit leur essor. « Quelquefois, les monnaies sont tellement faibles qu’il faudra réaliser un nombre incalculable d’entrées pour rentabiliser nos films localement », a indiqué Apolline Traoré. Une réalité économique qui pousse parfois certains réalisateurs à viser les salles occidentales afin de rentabiliser le coût de production de leurs œuvres.
« La distribution est un métier dans l’industrie cinématographique, rappelle Maimouna Ndiaye. Il faudrait que nous nous penchions davantage sur ce point. »
Après l’année 2020 où les salles de cinéma sont restées fermées la majeure partie du temps, en raison de la crise sanitaire, les plateformes numériques semblent être la solution pour dégager des revenus et faire connaître les œuvres au plus grand nombre. « C’est également la perte progressive du grand écran qui est un échange avec le public », nuance la réalisatrice Apolline Traoré.
Pour Jean-Claude Barny, les plateformes numériques sont un tournant que le cinéma afro-caribéen ne peut pas rater. « Grâce aux plateformes, nous pouvons toucher potentiellement des millions de personnes. De nos jours, notre communauté est sur Internet », a rappelé Jean-Claude Barny.
Le festival cinématographique du FEMI commencera le 23 janvier, avec au programme d’autres conférences sur le cinéma et la production cinématographique, des visionnages de films et d’autres manifestations jusqu’au 30 janvier.
Tafari Tirolien
Sarah, Osange, Djedje
La conférence d’avant-festival a également mis en avant les collaborations entre les productions caribéennes et africaines. Des initiatives qui permettent de mettre en lumière les films produits localement, et une histoire commune entre le continent africain et sa diaspora. Un hommage poignant a d’ailleurs été rendu à Sarah Maldoror, Osange Silou Kieffer et Djedje Apali, disparus au cours des années 2019 et 2020.