Combattre les violences conjugales est un défi

Le Grenelle des violences conjugales, ou Grenelle contre les violences conjugales, est un ensemble de tables rondes organisées par le gouvernement français entre le 3 septembre et le 25 novembre 2019.

Mardi 6 septembre 2022, la Guadeloupe commémorait le troisième anniversaire du Grenelle contre les violences conjugales au MACTe.

Une manifestation organisée par la Direction territoriale de la Police nationale (DTPN), représentée par le commissaire Jean-Pierre Frédéric, DTPN adjoint.

622 faits de violence conjugale !

Une minute de silence dédiée aux fonctionnaires de police victimes de violences conjugales et décédée sous les coups de compagnon forcenés ouvrait la session.

La brigadière-cheffe Natacha Nestor, correspondante départementale Aide aux victimes DTPN, introduisait les invités : Lucette Faillot, directrice régionale aux Droits des Femmes et à l’égalité entre les hommes et les femmes, Ellen Bessis et Evelyne Démocrite, avocates, référentes violences conjugales au Barreau de la Guadeloupe, Sandra François, directrice de Guadav, Geraldine Merciris, psychologue clinicienne en commissariat, Camille Blanc-Tichi, commissaire de police, cheffe du service territorial de police judiciaire de la Guadeloupe, et une cinquantaine de président (e)s d’associations d’aides aux victimes.

De quoi s’agit-il ? De violences conjugales.

Le DDTP adjoint Jean-Pierre Frédéric donnait les chiffres : « 368 faits ont été apportés à notre connaissance en 2018, 622 en 2021. Soit une augmentation de 63%. Deux par jour en zone police, il y a aussi la zone gendarmerie. Pourquoi cette augmentation ? Elle est sans doute liée aux confinements et aux couvre-feux pendant la crise sanitaire. »

Pour lutter contre ces violences conjugales, violences intrafamiliales, 50 fonctionnaires de police ont été formés, le commissariat a mis en place des mesures de libération de la parole, des intervenants sociaux ont été recrutés et des outils comme le bracelet anti-rapprochement et le téléphone grave danger ont été utilisés.

« Ce qui a valu à la DTPN de Guadeloupe de se voir décerner deux labels, le label Diversité et le label Egalité », relevait le commissaire Jean-Pierre Frédéric.

Jean-Pierre Frédéric :

Aider les victimes

Camille Blanc-Tichi, commissaire de police, a sous ses ordres la brigade de protection de la famille. Un groupe de quatre inspectrices renforcé par deux recrues. Ce groupe lutte contre les violences conjugales, avec la volonté d’être efficaces dans l’accueil des victimes et le traitement de leur dossier, et aussi de répondre aux flagrants délits.

Sandra François, directrice de Guadav, filiale de France Victimes, a présenté son association. C’est toujours agréable de voir comment des bénévoles et des experts s’investissent pour de grandes causes.

Guadav, c’est une association créée en 2008 pour venir en aide aux personnes victimes d’infractions pénales. Elle a six missions principales : l’aide aux victimes, l’accès au droit, la médiation pénale, les accidents collectifs, les activités socio-judiciaires, les intervention sociales en commissariat et gendarmerie.

Cette association a des antennes partout : au CHU, dans certaines brigades de gendarmerie, dans les bureaux d’aide aux victimes, dans les communes relevant du tribunal judiciaire de Pointe-à-Pitre.

Sandra François :

Un combat de tous les instants

Me Evelyne Démocrite, ancienne bâtonnière, référente violences conjugales à l’Ordre des avocats de Guadeloupe a pris la parole pour expliquer, avec enthousiasme : « Les choses, depuis ces trois années, ont évolué de manière significative parce que tout le monde a travaillé ensemble. »

Le barreau de la Guadeloupe s’est investi. Avec sa consœur Me Ellen Bessis, elle se sont désignées comme référentes violences conjugales. Elles ont loué le travail mené avec le parquet pointois, le parquet général et l’ancienne procureure générale Danelle Drouy-Ayral, « qui nous a toujours accompagnés dans nos manifestations, pour porter la parole. »

Qu’a fait le barreau ? De la formation professionnelle des avocats avec tous les partenaires (une session par an), des interventions dans les points d’accès au droit (PAD), la participation aux comités de pilotage (COPIL) à la suite du Grenelle. Le barreau a créé une liste d’avocats dédiés aux violences intra-familiales.

Me Ellen Bessis :

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