Clément Arnell, musicien hors pair

Le jeu de Clément Arnell, violoncelliste guadeloupéen de 18 ans, ne laisse pas indifférent. Etudiant en mathématiques, Clément Arnell nous a reçus chez lui, à Lamentin, pour un entretien en musique.

Au premier regard, Clément renvoie l’image d’un jeune comme les autres. Il nous accueille à l’entrée du domicile familial, à Lamentin (Guadeloupe). Titulaire d’un Bac S, option sciences de l’ingénieur, obtenu en juin, Clément a commencé depuis le mois de septembre, une licence de mathématiques à Fouillole (Guadeloupe). Avec la crise sanitaire liée au coronavirus, les cours sont désormais assurés à distance« Cette année, ce n’est pas trop dur d’être à distance, reconnaît Clément. Mais, l’année dernière, on n’avait pas encore l’habitude d’utiliser les plateformes de cours en ligne. Le coronavirus avait changé le système de notation du Bac qui était passé au contrôle continu, c’était vraiment dur ».

Après les cours, Clément consacre quelques heures aux jeux vidéo. Il alterne entre sa console et son téléphone portable. Habituellement, ce n’est qu’en fin de journée, qu’il s’adonne à son autre passion : la musique

A 8 ans, Clément choisit le violoncelle

Sur la terrasse de la maison familiale, un violoncelle soigneusement rangé dans son étui attire l’attention. Une fois sorti, l’instrument, en harmonie avec le mobilier en bois, se fondrait presque dans le décor. Fanatique de hip-hop, de RnB et de jazz, Clément Arnell joue du violoncelle depuis ses 8 ans. Un instrument qu’il a choisi lui-même.

« J’ai essayé de le mettre à la guitare, confie son père, Achille Arnell. En tant que guitariste, je lui ai même proposé de lui donner des cours, mais il avait déjà pris sa décision ». Une décision forte qui va être confortée, quelques semaines plus tard. Lors d’un concert donné à l’école de musique de Lamentin par la classe de sa future professeure, Jacqueline Jardines Lopes, Clément se décide à commencer le violon. Quelques mois plus tard, il arrête le violon à cause des douleurs au cou et se met au violoncelle« Au début, le violoncelle me faisait aussi très mal, mais aux doigts, rigole-t-il. Je me souviens que je regardais un dessin animé qui s’appelait Les petits Einstein dans lequel différents instruments étaient présentés. Le son du violoncelle m’avait attiré. »

Du classique pour calmer les contractions de sa mère

Les premières notes d’une longue histoire d’amour. Dès ses débuts dans la musique, Clément Arnell a démontré des aptitudes peu communes. Clément est capable de jouer une partition entière en la regardant quelques secondes. Un des nombreux avantages d’avoir l’oreille absolue. « Quand je joue, explique Clément, je vois les notes défiler devant moi. Je sais quelle note je dois jouer et si je dois la jouer doucement ou plus fort. »

Selon Achille Arnell, son père, l’histoire entre la musique classique et son fils a commencé avant sa naissance. Achille Arnell jouait de la musique classique pour calmer les contractions de Rosy, la mère de Clément. Dix-huit ans plus tard, Clément est capable de s’approprier les musiques qu’il interprète pendant qu’il les joue.

« On peut dire que l’oreille absolue me permet de mixer les musiques à ma façon, commente Clément. Quelques fois, il y a un do, mais je me dis que si je mets un mi par exemple, ça sonnerait mieux ! Je peux changer quelques notes ou quelques accords, mais le plus important, c’est que la musique garde son sens. »

Priorité aux études

Une aptitude hors-norme qu’il faut continuer à solliciter. Tous les jours, Clément travaille entre une heure et une heure et demie sur son instrument. À cela, s’ajoutent deux cours dans la semaine avec sa professeure« Le seul moment où on ne le soutient pas, c’est quand il prend son violoncelle à une heure du matin ! », rigole son père.

Déterminé, le jeune guadeloupéen garde tout de même les pieds sur terre. Pour lui, la priorité reste ses études, et son projet de devenir ingénieur informatique, à l’instar de son père. Au niveau de la musique, Clément espère un jour intégrer un orchestre parisien, et jouer avec les meilleurs violoncellistes du monde.

Tafari Tirolien

Au conservatoire de musique de La Havane

En 2019, La Corde La, la classe de musique de Clément, a été invitée à Cuba par sa professeure, pour une représentation au conservatoire de musique de La Havane« A Cuba, la musique ce n’est pas un loisir, c’est une discipline. Ils ont une manière de travailler totalement différente de la nôtre. J’ai vu des enfants jouer avec une technique irréprochable », se souvient Clément. Pourtant, la prestation du jeune Guadeloupéen a époustouflé les professeurs du conservatoire de Cuba. Plus récemment, Clément a donné un récital de musique de chambre au Café Philosophie après seulement trois jours de préparation. Clément s’est produit aux côtés d’un violoniste émérite, Nenad Volarov. Avec la crise sanitaire, Clément n’a plus beaucoup d’occasions de se produire sur scène. Actuellement, il s’entraîne pour la sortie du CD de sa professeure de musique. « Il n’y aura que des instruments et aucune voix, c’est vraiment intéressant », annonce Clément.

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