Députée du Val-de-Marne, Clémence Guetté est membre de la délégation parlementaire transpartisane qui était en mission en Guyane jusqu’au 22 septembre.
Que retenez-vous de cette mission intense de Sinnamary à Cayenne, en passant par Saint-Laurent du Maroni ?
La mission, très dense, nous a conduits dans des villages isolés de Guyane. Cette visite sur le terrain est une initiative de Jean-Victor Castor à laquelle nous avons répondu favorablement. En 5 jours, nous avons effectué une vingtaine d’auditions. Ce qui m’a marquée au cours des différents entretiens, ce sont les récurrences sur la question démocratique. Beaucoup d’interlocuteurs disent que « les décisions se prennent sans eux, qu’elles sont imposées, qu’il n’y a pas de concertation… ». Il me parait urgent de remédier à ce sentiment.
Comment ?
En prenant en compte la réalité des habitantes et des habitantes. Aucune proposition de politique publique ne sera adaptée si les premiers concernés, ceux qui vivent sur les territoires, ne sont jamais écoutés.
Au cours de nos auditions sur l’alimentation, la souveraineté alimentaire, les transports, l’énergie, la mobilité…, il apparaît nécessaire d’établir une programmation. Aujourd’hui, même quand des décisions sont prises, elles ne sont pas forcément suivies d’effet.
Comment l’expliquez-vous ?
La rotation des fonctionnaires fait que les gens n’ont pas toujours les mêmes interlocuteurs. Il y a aussi un manque de vision sur le long terme sur ce qu’il faudrait faire. Il faut absolument que les habitants et les habitantes soient consultés en premier lieu.
La question de la mobilité reste très prégnante…
L’enclavement du territoire et la question des transports nous ont beaucoup marqués. La situation est grave : en Guyane, beaucoup de citoyennes et de citoyens ne peuvent pas avoir accès à des services publics essentiels. Ils en sont très, très éloignés faute de moyens pour voyager rapidement au sein du territoire.
Puis, il y a l’absence de rotations avec les voisins, ce qui est regrettable d’un point de vue commercial, mais aussi des échanges culturels…. Les choses se font de manière informelle, mais ne sont pas encouragées par les pouvoirs publics.
Entretien : Cécilia Larney