Les enquêteurs de la police judiciaire de Guadeloupe ont procédé, mercredi 2 février, à sept interpellations dans le cadre d’une opération de gendarmerie à Pointe-à-Pitre et au Gosier. C’est un tweet discret du parquet de Pointe-à-Pitre qui le révèle. On apprend que les enquêteurs sont issus de la section de recherches, qui ont reçu, pour ces interpellations, l’appui technique du GIGN, des gendarmes mobiles et d’un peloton d’intervention.
Ces personnes interpelées l’ont été dans le cadre d’une affaire qui a défrayée la chronique judiciaire. Il s’agit de l’attaque, du bureau des douanes et de la gendarmerie maritime, au Carénage, en novembre 2021.
Dans la nuit du 19 au 20 novembre 2021, des individus avaient forcé les portes du bureau des douanes avec un chariot élévateur, emportant deux coffres contenant des armes : « une demi-douzaines d’armes automatiques (pistolets), un pistolet-mitrailleur et un fusil à pompe », avait précisé au cours d’une conférence de presse le lieutenant-colonel Joël Kerleau, commandant de la section de recherches de la gendarmerie.
Les mêmes individus étaient montés à bord du bateau de la gendarmerie maritime et avaient dérobé du matériel technique.
Cinq individus dont un mineur ont été interpelés en début d’année pour ces faits. Les personnes interpelées mercredi seraient de la même bande.
Depuis janvier 2022, les interpellations se succèdent dans diverses affaires judiciaires issues d’enquêtes menées dans le cadre des violences commises entre mi-novembre 2021 et le début de cette année.
Le procureur de Pointe-à-Pitre, Patrick Desjardins, procède aux accusations après des enquêtes menées par les services de police et de gendarmerie qui aboutissent à des conclusions étonnantes. Des juges d’instruction sont mis sur les dossiers et au fil des interrogatoires des personnes interpelées la pelote se dévide et d’autres arrestations sont faites.
Des bandes, des gangs, se seraient spécialisés dans le profit financier découlant de troubles savamment entretenus en marge de la mobilisation générale depuis novembre 2021.
Lors de l’audience solennelle du tribunal judiciaire de Pointe-à-Pitre, en fin de semaine dernière, le procureur Desjardins a rappelé les 80 personnes interpelées, les 64 personnes condamnées pour des faits de violences, de vols, en bandes organisées et d’autres chefs du même niveau, mais aussi qu’il y avait en plus 120 enquêtes en cours pour des faits similaires.
A ce jour, sur les 64 condamnations prononcées il n’y a eu qu’un seul appel de la décision. « Preuve, selon le procureur, que les décisions rendues l’ont été dans des conditions sereines, dans un parfait respect du droit des accusés à une défense équilibrée. »