Le comité de pilotage local du plan chlordécone, présidé par Alexandre Rochatte, préfet de la région Guadeloupe, en présence depuis Paris d’Edwige Ducaly, directrice de projet chargée de la coordination du plan chlordécone IV s’est réuni mardi 11 janvier 2022 afin de présenter l’état d’avancement des actions menées par le plan chlordécone IV.
À cette occasion, il a été présenté un bilan du plan chlordécone III. Réalisé par les services de l’État en collaboration avec le cabinet spécialisé Ernerst & Young (EY). Ce bilan aussi bien qualitatif que quantitatif nous permet de pouvoir mettre en lumière les réussites du plan chlordécone III et d’envisager des actions à amplifier au sein du plan chlordécone IV.
En suivant, il a été l’occasion de présenter l’élargissement des tests de chlordéconémie ainsi que le dispositif d’accompagnement aux populations adultes prioritaires suivantes :
. les personnes ayant bénéficié du programme JAFA ;
. les consommateurs des produits de la pêche non professionnelle ;
. les femmes enceintes ;
. les travailleurs agricoles ;
. les personnes résidant dans le croissant bananier (de Vieux-Habitants à Goyave).
Pour mieux accompagner ces personnes, l’Agence Régionale de Santé a établi un protocole de suivi mis en œuvre depuis le 15 décembre 2021.
Des ateliers seront mis en place permettant aux personnes testées, d’identifier et de réduire leurs sources d’expositions. En effet, il est important de rappeler que l’élimination de la chlordécone dans le sang est comprise entre 60 et 160 jours après suppression de toute source d’exposition.
Une liste de recommandations alimentaires sera ensuite transmise aux bénéficiaires, s’en suivra une phase de suivi et de diagnostic individualisé des sources de contaminations. En fin de parcours, un nouveau test sera effectué pour évaluer l’évolution du taux de chlordécone dans le sang et permettre une évaluation des recommandations.
A l’occasion de ce comité de pilotage, il a également été rappelé l’objectif de tendre vers le « zéro chlordécone dans l’alimentation. »
Afin de sécuriser l’alimentation de la population guadeloupéenne contre la pollution à la chlordécone, les services de l’ÉTAT – DAAF et DEETS notamment ont effectué en 2021 plus de 1 040 contrôles tant sur la production locale en vue de la commercialisation que sur les produits issus de l’importation. Seuls 35 cas de non-conformité (soit un taux de conformité de 96,6% des produits) ont été révélés.
Plus de 10 500 contrôles sont prévus sur la totalité du plan chlordécone IV (2021-2027) .
Une démarche d’appui aux producteurs et agriculteurs est également prévue par le Plan Chlordécone IV. Cet appui passe par :
- la mise en place d’analyses gratuites de sols, d’eau et de fourrages pour les professionnels ;
- un diagnostic et des conseils apportés aux éleveurs ;
- le soutien de travaux de recherche ;
- l’accompagnement des filières avec le développement de marque collective pour les fruits et légumes et les fourrages.
Il a également été rappelé l’importance du programme d’information des jardins familiaux (Jafa) qui permet la sécurisation de la production familiale ainsi que du programme Titiri qui vise à réduire les risques d’exposition à la chlordécone dans la consommation des produits de la pêche issus des eaux douces et de la mer.
Enfin, une présentation des programmes de recherche a pu être réalisée. Ceux-ci sont renforcés grâce à la mise en place d’une gouvernance inter-îles avec une coordination locale de la recherche sur la chlordécone aux Antilles (CloReCA). Cette coordination permettra un travail commun entre la Guadeloupe et la Martinique notamment grâce à l’observatoire OPALE qui suit depuis 2015 les teneurs en chlordécone des deux bassins versants des rivières de Pères et de Pérou. L’observatoire permet aujourd’hui de délivrer des données de référence pour les études de recherche et notamment sur les sujets de remédiation. Un colloque scientifique qui aura lieu en fin d’année 2022 en Guadeloupe a également été annoncé. Ce sera l’occasion pour les scientifiques de pouvoir se retrouver et d’échanger sur les avancées internationales mais également d’avoir des temps d’échanges avec le grand public pour mieux percevoir les solutions déjà actives et futures sur nos territoires.