Chlordécone : les Antillais de Paris réclament justice et réparation

Ce samedi, des centaines d’Antillais se sont rassemblés, place de la République, à Paris, à l’appel du  Kolèktif doubout pou Gwadloup, le mouvman kiltirèl Choukaj et d’autres signataires pour une convergence des luttes avec la Guadeloupe et la Martinique.

« Vérité », « Justice », « Réparation » étaient les mots d’ordre scandés par la foule, à Paris, ce samedi 27 février. En convergence avec les manifestants de Guadeloupe et de Martinique, mobilisés ce même jour, pour se faire entendre du ministère de la justice sur le dossier chlordécone. Une action forte pour que l’affaire des terres empoisonnées par le chlordécone ne soit pas classée sans suite, et que les pollueurs soient condamnés.

« Non au déni de justice ! »

Dans la foule, à Paris, des voix s’élèvent pour demander qu’on fasse des dépistages systématiques et à grande échelle sur la population. Selon les membres du Kolektif doubout pou Gwadloup, cette manifestation est la première d’une série d’actions à venir en mars.

Les membres de diverses associations (Bel espoir, Kolektif zéro chlordécone-Zéro poison, Mouvman kiltirel Choukaj, le CRéFOM, Kilti Kréyol, CGT Dom) ont pris la parole. La chanteuse Joby Valente, l’activiste Tony Mango ont aussi dit : « Non à ce déni de justice, non à une justice au rabais, non à une justice coloniale ».

Les manifestants ont répondu à l’appel des différentes associations. Photo : Alfred Jocksan

Pour Daniel Dalin, président du CRéFOM, qui lutte pour une représentation politique des Ultramarins en Hexagone, « le ministre de la justice doit se prononcer sur ce dossier chlordécone. Sans justice, il n’y aura pas de paix dans ces départements, ni en Martinique, ni en Guadeloupe, dans aucun département antillais. »

Alfred Jocksan

Gwoka et bèlè ont rythmé la manifestation.

Maëma Reinette Rigot, du Kolektif zéro chlordécone-Zéro poison

« Nous disons non à la prescription dans l’affaire du chlordécone. Nous exigeons que les empoisonneurs soient condamnés à réparer, pour réclamer l’arrêt des poursuites contre les hommes qui ont osé se lever contre ce déni de justice. Cette année nous sommes rapprochées de la section parisienne du collectif Vietnamien de Tran To Nga qui se bat contre l’état suite à l’épandage d’un puissant herbicide contenant de la dioxine, c’est l’agent orange qui a été déversé pendant la guerre au Vietnam. Nous allons combiner cette solidarité internationale et en même temps une pression internationale contre l’Etat français. »  

Tony Mango, président du Kolektif doubout pou Gwadloup

« Nous sommes nombreux parce que la situation est extrêmement grave. Nous savons que nous sommes empoisonnés, par le chlordécone, que nos terres, que nos vies, que nos enfants sont empoisonnés, pour les siècles à venir. Nous refusons qu’il y ait prescription sur le dossier du chlordécone. Nous sommes présents pour dénoncer l’injustice. Il faut qu’ici, à Paris, la mobilisation prenne aussi la mesure de ce qui se fait en Guadeloupe et en Martinique. Quel que soit l’endroit où on vit, on est dans un combat fraternel. Ensemble, on continue la bataille. »

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