Chlordécone : le parquet général de Paris requiert un non-lieu

Une audience de la dernière chance se tiendra le 10 juin.

Le parquet général de Paris a annoncé par le biaisd’un communiqué, mercredi 24 avril, qu’il requérait un non-lieu dans la procédure en appel sur l’affaire du scandale sanitaire du chlordécone aux Antilles françaises.

Plusieurs plaignants avaient fait appel pour contester la clôture de l’information judiciaire en janvier 2023, après quinze ans d’enquête (le dossiera ete ouvert en 2008 et connu diverses péripéties).

« Ne méconnaissant pas le drame sanitaire et humain que constitue la pollution au chlordécone », le parquet général de Paris, dans ce communiqué, « estime que les faits dont étaient saisis les magistrats instructeurs n’ont pu être caractérisés sur le plan pénal. »

« Il appartient à la chambre de l’instruction de décider quelle suite il y a lieu de donner à la présente procédure », poursuit le parquet.

Une audience se tiendra le 10 juin. Nul doute que les associations de plaignants, les plaignants individuels et leurs avocats, jetteront leurs dernières forces dan ce combat.

Revenons en arrière. Le 2 janvier 2023, deux juges d’instruction avaient prononcé un non-lieu dans cette affaire, suivant la demande du parquet de Paris et mettant ce que l’on pensait être un point final à plus de quinze ans d’enquête.

Cette décision a déclenché une vive émotion, en Guadeloupe et Martinique, où l’on estime que 92% de la population est intoxiquée par le pesticide diffusé dans les bananeraies pour éliminer un charançon de 1973 à 1993.

Quoiqu’il soit interdit, le chlordécone, vendu sous différentes dénominations a bénéficié de dérogations du ministère de l’agriculture, notamment sous la présidence de François Mitterrand (1981-1995). Les bananiers — et des élus, sénateurs et députés des Antilles françaises — mettaient en avant la mort de la filière banane, les milliers de salariés au chômage, la crise sociale… D’autres, les importateurs, soutenaient qu’ils avaient de gros stocks à écouler… Cynisme.

En 2022 et 2023, certains anciens ministres encore vivants avaient été interrogés. Ils ne se souvenaient pas, disaient-ils dans des déclarations pitoyables et détachées de toute humanité, avoir signé ces dérogations. Les élus encore vivants n’ont fait l’objet d’aucun questionnement…

Plusieurs plaignants avaient fait appel de la décision de non-lieu très contestée pour maintenir le dossier ouvert.

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