En Martinique, le plan chlordécone a été présenté mercredi 18 novembre au membre du comité de pilotage local par le préfet, Stanilas Cazelles.
Le plan chlordécone, en Martinique, s’étale de 2021 à 2027. Il prévoit un montant prévisionnel global de 92 millions d’euros pour une période six ans. Concrètement, ses fonds devraient servir à protéger la santé des populations, protéger l’environnement et aider à la production d’une alimentation locale, saine et durable. L’enjeu final étant le zéro chlordécone. Le nouveau plan, dit plan 4, met l’accent sur le soutien au développement économique des secteurs les plus touchés que sont l’agriculture, l’élevage et la pêche et la protection des travailleurs.
Un accueil mitigé
Du côté des Martiniquais, le scepticisme domine, comme par exemple au sein du collectif Lyannaj pou dépolyé Matinik qui déplore le manque de concertation des intéressés eux-mêmes pour l’élaboration de ce nouveau plan. Il faudrait revoir la copie et discuter de points précis, selon le collectif. « Cela ne nous convient pas. Il est temps qu’on sorte du système où on nous présente les mesures à venir. Nous avons notre mot à dire. Nous avons laissé nos revendications sur les grilles de la préfecture et les murs du palais de Justice », commentait Lætitia Privat, du Lyannaj pou dépolyé Matinik. En 2008, le collectif faisait connaître 52 de ses revendications adressées à l’Etat et ses représentants. Néanmoins, l’engagement de tous est nécessaire pour une parfaite réussite du plan qui devrait être soumis à la validation populaire dans quelques semaines.
Rodolf Etienne
www.consultationpublique-chlordecone.fr.
Consultation populaire
Pendant quatre semaines, le public pourra intervenir et donner son avis sur les mesures à appliquer, via une plateforme numérique ou directement en mairie. La préfecture rappelle que l’implication de tous est nécessaire afin que les mesures soient les plus adaptées au territoire, grand public, mais aussi collectivités territoriales, sécurité sociale, partenaires sociaux et fonds européens.
Le collectif Lyannaj pou dépolyé Matinik insiste sur dix mesures, encore en reste dans le nouveau plan, parmi lesquelles la dépollution des sols et des milieux aquatiques, ainsi que des protocoles de désintoxication des personnes. Quant aux députés Josette Manin et Serge Letchimy (président de la commission d’enquête parlementaire sur le chlordécone), ils insistent sur l’insuffisance des fonds alloués et réclament une loi-cadre sur une période de vingt ans. Le président de la République, Emmanuel Macron, lui, estime que le nouveau plan anti-chlordécone est « à la hauteur de la responsabilité de l’Etat ». Les discussions sont ouvertes.