Toute la journée de lundi 10 janvier, forces de l’ordre et manifestants ont joué au jeu du chat et de la souris, aux abords du CHU de la Guadeloupe, jeu dangereux s’il en est. Surtout quand la nuit approche.
Dès 10 h 30, les premiers manifestants faisaient leur apparition devant l’entrée du CHU pour constater ce qui avait été dit depuis tôt le matin : le bik du Collectif en lutte contre la vaccination obligatoire et le passe sanitaire avait disparu du parking où il avait été dressé il y a plusieurs semaines, enlevé par une société spécialisée en pleine nuit.
En lieu et place des tentes du collectif, des camions de gendarmes et des fourgons de police. Et l’entrée du CHU interdite aux manifestants.
Gaby Clavier, Elie Domota, Maïté Hubert M’Toumo, leaders du collectif, prenaient les médias à témoin de ce que « la liberté de manifester a été bafouée. »
Plus tard, aux alentours de 12 h 30, mouvements de foule, cris, puis les premières grenades lacrymogène, des pierres qui volent, une course vers le pont de Chauvel, et, au milieu de son monde, Elie Domota, calme, qui va rejoindre les manifestants à Chauvel, en passant au milieu des gendarmes sous une pluie battante.
A 15 h 30, après avoir arrosé les abords du pont de gaz lacrymogène, les forces de l’ordre étaient à Chauvel, passaient le pont tandis que les manifestants allumaient deux barrages constitués de palettes et de poubelles récupérées au pied des immeubles.
Les manifestants restaient derrière le second barrage, au cœur de Chauvel, tandis que gendarmes et policiers bloquaient les accès au rond-point en se positionnant derrière les premiers immeubles.
Chauvel, c’est un entrelacs de ruelles, des maisons particulières et des immeubles partout, des jardins, un vrai labyrinthe. D’où l’hésitation des gendarmes et policiers à s’y engager.
Mais aussi autant de possibilités de se positionner pour les manifestants pas décidés à quitter les lieux en attendant la nuit…
Sur le pont, la circulation était libérée après quatre heures d’immobilité.