C’est un terrible drame humain que vit Saint Vincent

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L’éruption de la Soufrière de Saint Vincent, vendredi, avec d’autres éruptions tout au long du week-end, a poussé des milliers de personnes sur les routes, vers les abris, parfois l’exil.

C’est un drame humain que vit Saint Vincent alors qu’on ne sait pas encore de quoi les jours ou les semaines à venir sera fait.

Depuis l’annonce par le Premier ministre de Saint Vincent et les Grenadines, Ralph Gonsalves, qu’il fallait évacuer les quinze communes les plus proches du volcan Soufriere, jeudi 8 avril après-midi, parce qu’une éruption était imminente, la Soufriere a connu trois, voire quatre explosions de son sommet. La première vendredi 9 avril, aux alentours de 8 h 30, la seconde dans l’après-midi, une autre ce lundi matin.

Ce sont des réfugiés
qui ont tout perdu

Surveillé depuis le début de l’année, le volcan a d’abord laissé apparaître un dôme incandescent de cendres, avant de se mettre à trembler. Des secousses de plus en plus fréquentes, de plus en plus longues, de plus en plus violentes. Les experts ont dit que c’était le magma qui, à plusieurs centaines de mètres de profondeur, tentait de s’échapper, retenu seulement par un bouchon, le dôme.

En début de semaine dernière, l’inquiétude était grande et les chercheurs de l’Université des West Indies, qui surveillent l’activité volcanique dans les îles anglophones de la Caraïbe ont alerté les autorités : une éruption n’était plus à écarter

Jeudi après-midi, sitôt l’ordre d’évacuer donné, des milliers (entre 15 et 20 000) de personnes se sont ruées hors de la zone dangereuse. Sur les routes, voitures particulières, autobus, sur mer, des canots chargés de réfugiés. Des réfugiés, puisqu’il fait bien dire le mot, qui se serrent sur la portion de l’île encore indemne (mais recouverte de cendres, aux paysages fantomatiques). Des réfugiés qui, s’ils étaient vaccinés contre la Covid-19, étaient embarqués sur un, puis deux et trois paquebots déroutés pour venir au secours de Saint Vincent. Des réfugiés que des pays voisins se sont dits prêts à les recevoir.

Une solidarité
caribéenne

En Martinique, le préfet de zone a dit, en fin de semaine, ne pas avoir reçu de demande d’aide du gouvernement de Saint Vincent. Des particuliers ont décidé de créer une chaîne de solidarité, de recueillir des dons utiles, de se rendre à Saint Vincent pour transporter eau, vêtements, couverts, etc.

En Guadeloupe, le Coreca de Julien Mérion se mobilise pour collecter des dons, de l’eau surtout, avant d’expédier un bateau vers l’ile du sud.

Depuis dimanche, Alfred Marie-Jeanne en Martinique, Ary Chalus en Guadeloupe, les présidents des collectivités majeures, ont été contactés pour une réunion en visioconférence de l’Organisation des Etats de la Caraïbe Orientale (OECO). Cette réunion, ce lundi, permettra d’harmoniser les efforts.

Déjà Ary Chalus a dit que la Région Guadeloupe se mobilise pour Saint Vincent, avec des possibilités d’accueil de réfugiés dans des hôtels de l’archipel.

Ralph Gonsalves, quand il a su que la Caraïbe se mobilisait en masse pour son petit pays, s’est dit ému (jusqu’aux larmes) et « fier d’être caribéen. »

André-Jean VIDAL

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