Ce mardi 15 février, au matin, descente de police en mairie du Gosier (Guadeloupe). Apparemment, la police judiciaire était à la recherche de documents afin d’étayer une procédure en cours. On en apprendra un peu plus au cours de la journée. Une note au maire a été rédigée en fin de journée. S’il l’avait eu avant… sans doute n’aurait-il pas fait de communiqué comminatoire. Bref…
La note au maire :
Le maire, Cédric Cornet, qui est en même temps président de la CARL, sans doute pas au courant de ce qu’il se passait dans la mairie, est monté sur ses grands chevaux et, indigné, s’est fendu d’un communiqué où il accuse les uns et les autres, l’opposition de dire des choses contre lui qu’il ne faut pas prendre en considération, les autorités judiciaires d’outrepasser leurs droits.
En fait, il lance un appel au secours et entend rameuter ses partisans — et d’autres — contre les autorités. « Que se passe-t-il en Guadeloupe ? Est-ce l’état d’urgence qui autorise de tels débordements ? »
Suivons la démonstration du communiqué.
« Je suis surpris par des interrogations d’agents et une perquisition opérée ce matin au sein des services municipaux de la commune par la Police judiciaire.
Après avoir interrogé des conseillers municipaux de la majorité et de l’opposition en octobre 2021, sans qu’aucune malversation ne soit constatée, un certain acharnement se poursuit et jette l’opprobre sur la probité de l’Autorité territoriale.
Président de la CARL, maire du Gosier et les services administratifs municipaux et communautaires, restons à la disposition des autorités administratives et judiciaires concernant toute demande de conformité à la réglementation en vigueur.
Tous les documents demandés ce jour ont été transmis et sont respectueux des obligations juridiques auxquelles toute collectivité territoriale doit se conformer.
Le parc automobile de la commune du Gosier est en règle, ainsi que les marchés publics inhérents à la collectivité et à l’établissement public. »
Il poursuit : « Néanmoins, je condamne les méthodes de dénonciations calomnieuses et diffamatoires d’élus de l’opposition municipale et communautaire, qui ne devraient pas être prises en considération par les autorités. »
Sauf que Cédric Cornet oublie qu’il faut bien qu’il y ait une plainte pour que les autorités judiciaires, si on leur fournit des informations étayées par des documents, agissent…
Suivons Cédric Cornet : « On n’a jamais vu sur le territoire de la République des policiers ou un juge investir une collectivité publique et bloquer les services des élus et des administratifs sans savoir à quel service ils s’adressent et ce qu’ils viennent y chercher. »
C’est ce qu’il dit. Une fois à l’intérieur des locaux, les enquêteurs de la police judiciaire ont bien dû savoir ce qu’ils cherchaient et qu’ils ont peut-être trouvé… Que cela concerne au premier chef ou non le maire et ses adjoints actuels.
Comme il n’est pas un citoyen lambda, « le maire entend saisir le Procureur de cette situation d’autant que de nombreuses plaintes déposées depuis 1 an, notamment pour menaces de mort, diffamation, fausses informations, ne sont toujours pas traitées par la justice. »
La chute du communiqué laisse entendre quelle sera la défense publique, médiatique, populiste du président de la CARL qui, apparemment, là et aujourd’hui, était tracassé en qualité de maire du Gosier. « Que se passe-t-il en Guadeloupe ? Est-ce l’état d’urgence qui autorise de tels débordements ? »
Pas concerné…
Dans la soirée, Cédric Cornet — qui a du en apprendre plus entre-temps — a précisé qu’il n’était pas concerné par l’enquête en cours. Tout ce charivari médiatique pour ça !
« La Police judiciaire était présente à la mairie du Gosier dans le cadre d’une enquête sur l’utilisation des cartes essence et sur la gestion de délégation de service public (DSP) du Palais des sports depuis 2012. À cette période, je n’étais pas aux commandes des affaires communales. »